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Titre du blog : Cellulle des Anciens Militants PDG de la Diaspora
Auteur : ancienspdgetranger
Date de création : 04-03-2013
 
posté le 19-07-2017 à 10:30:15

Gabon : une crise économique devenue insupportable

Gabon : une crise économique devenue insupportable

Avec une croissance en berne (+ 4,4 % en 2014, + 2,1 % en 2016, selon le FMI), des soldes budgétaires qui ont viré au rouge (+ 2,3 % en 2014, – 6,6 % en 2016), une dette publique qui a doublé (33 % du PIB en 2014, 64 % en 2016), des réserves de change tombées en trois ans de 5,3 mois d'importations à 1,4 mois, etc., l'économie gabonaise traverse véritablement une zone de très fortes turbulences.

La crise politique post-électorale qui a suivi la réélection contestée d'Ali Bongo Ondimba à la tête de l'état gabonais, a affaibli ce pays pétrolier déjà frappé par la chute des cours de l’or noir et la chute de la production – passée de 365 000 barils jour en 1996 à 235 000 vingt ans plus tard – consécutive à la baisse de rendement de ses gisements et à l’absence de découvertes significatives ces dix dernières années.

"Les nouveaux gisements potentiels sont dans des eaux profondes ou très profondes qui induisent des coûts très élevés", affirme au journal Le Monde, Arnauld Engandji-Alandji qui dirige la Gabon Oil Company, opérateur public et gérant des participations de l’Etat dans tous les gisements du pays. Ainsi, suite à cette déprime pétrolière, à Port-Gentil, la capitale économique, plus de 2 500 emplois ont été supprimés, essentiellement par les entreprises sous-traitantes des exploitants pétrolier, selon les chiffres de l’ ONEP (Organisation nationale des employés du pétrole).

Rappelons que le Gabon est encore "quasi entièrement dépendant du secteur pétrolier qui représente près de 80% des exportations, 60% des recettes budgétaires et 40% du PIB", comme l'écrit dans une note de l’Institut français de relations internationales (IFRI), Benjamin Augé, Chercheur associé au "Programme Afrique Subsaharienne".

À cela, s'est également ajouté une situation sociale explosive avec les violences qui ont accompagné la réélection d’Ali Bongo, au terme d’un processus électoral entaché de suspicions de fraudes. Ainsi, cette incertitude politique et sociale guère appréciée par les investisseurs, joue négativement sur leur confiance. Or, sans ces derniers, le pays aura des difficultés à financer la diversification de l’économie nationale, cela d'autant plus que les Investissements directs étrangers (IDE) ont déjà diminué de 38 % en 2015.

La situation économique et sociale s’est donc dégradée plus encore avec la crise politique post-électorale. Les multiples grèves dans l’administration publique, y compris dans les régies financières, en témoignent. Le secteur privé n’a pas été non plus épargné puisque de nombreuses entreprises ont dû massivement licencier quand elles n’ont pas simplement fermé. La situation économique du pays est si précaire qu’elle a contraint le président Bongo à accepter un appui du Fonds monétaire international (FMI) en échange de la promesse d’engager des réformes structurelles majeures. Celui qui avait été élu pour un premier septennat en 2009 sur la promesse de conduire son pays sur le chemin de l’émergence, semble donc avoir des difficultés à la respecter.