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Titre du blog : Cellulle des Anciens Militants PDG de la Diaspora
Auteur : ancienspdgetranger
Date de création : 04-03-2013
 
posté le 01-07-2015 à 13:55:36

Santé : Il ne resterait plus que 10 ans de vie à la CNAMGS


Selon les conclusions des comptes nationaux de santé, attendus dans les prochaines semaines, la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) ne pourra pas tenir au-delà de la décennie à venir.

Aperçu du siège social de la CNAMGS à Libreville. © Gabonreview

Aperçu du siège social de la CNAMGS à Libreville. © Gabonreview

 

La CNAMGS pourrait ne pas survivre au-delà de 10 années encore. Cette triste réalité a été révélée, le 26 juin dernier, par le ministre de la Santé et de la Prévoyance sociale aux experts de la Banque mondiale, venus apporter leur soutien au système de santé primaire du Gabon. La mise en place de cet instrument, présenté encore comme une réalisation au bénéfice de toutes les couches sociales, n’a certainement pas intégré toutes les variables inhérentes à sa pérennité. L’étude de faisabilité semble avoir ignoré la pertinence de certaines questions de fond, notamment la pérennité des sources de financement et l’inversion des tendances de maladie. «Il est clairement démontré que la CNAMGS, dans les dix années à venir, ne sera plus viable. Je peux même me risquer de dire que dans les cinq ans à venir elle ne pourra plus tenir. Elle commence à montrer ses limites pour la simple et bonne raison qu’il existe plusieurs fonds et celui des économiquement faibles risque d’être le plus coûteux», a affirmé Jean-Pierre Oyiba.

Qui l’eut cru tant les décideurs claironnaient militer pour un pays où tous les citoyens bénéficieraient équitablement d’une assurance maladie obligatoire? Pour le ministre de la Santé et de la Prévoyance sociale, si la CNAMGS doit survivre ce sera sans le fond des Gabonais économiquement faibles (GEF). Selon les évaluations, ce fonds, le plus coûteux, serait le moins productif, ses bénéficiaires étant dispensés de contributions. Or, ses sources de financement sont influencées par la santé financière des populations. «Malheureusement les GEF, ne sont pas ceux qui cotisent le plus. Étant les plus nombreux et les moins contributeurs, il n’est pas évident que ce fonds tienne la route, sachant également qu’il y a beaucoup plus de malades chez ceux qui ont moins de moyens que chez ceux qui en ont le plus», a précisé Jean-Pierre Oyiba, ajoutant : «Les recettes actuelles sont assises sur la téléphonie mobile et la taxation des transferts de fonds, qui ont aussi leurs limites. En conjoncture défavorable, comme c’est le cas avec la contraction de nos recettes pétrolières et des moyens de l’État, ces recettes baissent. Car elles sont la conséquence de la limitation des transferts que les gens font et la réduction de la consommation téléphonique parce que tout le monde fait des économies».

La seconde difficulté susceptible de compromettre l’avenir de la CNAMGS est liée au changement des tendances de maladie au sein de la famille de celles dites transmissibles et non transmissibles. «On avait fixé comme un cap, un horizon à 2030 pour voir les maladies non transmissibles inverser la courbe ou arriver au niveau de la dépense pour ce qui est des maladies transmissibles. Il se trouve que, de manière anticipée, on se rend compte que les maladies non transmissibles coûtent aussi cher que les maladies transmissibles. La conséquence est que la CNAMGS ne pourra pas supporter pour longtemps car les maladies non transmissibles étant des pathologies lourdes et coûteuses (cancer, diabète, hypertension artérielle), elles coûtent cher aujourd’hui vu que ce sont des maladies de société», a poursuivi le ministre de la Santé et de la Prévoyance sociale.

Pour Jean-Pierre Oyiba, il faut, dès maintenant, revoir les sources de financement alternatif pour renflouer les caisses de la CNAMGS. Les recettes baissent et la CNAMGS se trouve de plus en plus en difficulté.