Le ministre de la Fonction publique, Ali Akbar Onanga Y’Obegué, a annoncé jeudi que la décote sur les salaires de plus de 650 000 FCFA ne sera pas appliquée ce mois de juillet déjouant ainsi la stratégie de Dynamique unitaire qui bat campagne pour une paralysie totale de l’administration publique au cas où cette décote était appliquée.
« La décote n’est pas applicable à ce jour », a déclaré le ministre de la Fonction publique dans une interview à Gabonactu.com. « Elle ne sera pas effective à la fin du mois de juillet », a-t-il insisté avant de marteler : « je suis formel ».
« La décote sera appliquée. Laissez nous le temps de finir ces opérations de contrôle, ensuite de finir les ajustements, l’implémentation du système pour, in fine, dire qu’elle sera la décote appliquée définitivement », a-t-il justifié.
« Le 25 si tu tentes, tu nous trouves sur ton chemin », a prévenu le 11 juillet dernier, Jean Rémy Yama, président de Dynamique unitaire qui a à l’occasion lancé un appel à la mobilisation générale de tous les travailleurs. Ses équipes sillonnent actuellement le pays pour susciter l’adhésion de tous les agents de l’Etat aux actions envisagées pour faire reculer le gouvernement.
Ali Akbar Onanga Y’Obegue a aussi expliqué la suppression ou la disparition constatée de certaines primes. Selon lui, ce phénomène est notamment perceptible chez les enseignants et les agents de santé. Certains enseignants ont perdu la Prime d’incitation à la fonction d’enseignant (PIFE) alors que certains de leurs collègues de la santé ont perdu la prime d’astreinte pour certains ou de technicité pour d’autres.
« Ces primes sont réservées aux agents qui sont sur le terrain », a expliqué le ministre. « Lorsqu’un médecin, par exemple, n’est pas dans un centre de santé ou dans un hôpital, il permet cette prime s’il est dans une administration. C’est le cas pour les enseignants qui ont quitté les salles de classe pour des fonctions dans l’administration », a-t-il poursuit en précisant que « si c’est une erreur de service, elle sera corrigée au mois d’août mais ce n’est pas évident dans tous les cas ».
A propos des fonctionnaires qui ne retrouvent pas leur bon de caisse, le ministre a reconnu qu’il y a quelques erreurs qui sont corrigés au fur et à mesure. Tous les agents auront leur bon de caisse et tous les fonctionnaires percevront leur salaire le 25 juillet prochain, selon le ministre qui a réfuté les récriminations de pagaille organisée et voulue par l’administration dans la distribution de ces bons.
Le Président directeur général (PDG) de la Poste SA, Michaël Adandé serait désormais sur un siège très éjectable, à en croire la colère du ministre de tutelle, Guy Bertrand Mapangou qui a menacé mercredi au terme d’une visite dans les locaux de la poste au centre ville de faire valoir son « pouvoir de nomination ».
« J’ai le pouvoir de nomination », a hurlé avec force le ministre Guy Bertrand Mapangou, s’adressant au contrôleur général de la Poste, M. Makanga quelque peu surpris par le verbe fougueux du ministre.
Guy Bertrand Mapangou a aussi répété qu’il peut dégommer qui il veut et quand il le voudra. Ancien journaliste, le ministre Mapangou était estomaqué de constater l’état de ruine et de perdition dans lequel se trouve la poste gabonaise prospère il y a quelques années seulement.
Un grand contingent de salariés ne travaille plus depuis des mois. Ils contestent les méthodes managériales de l’actuelle équipe aux commandes. Dirigée par Michaël Adandé, l’équipe n’aurait pas réussi à redresser la poste dont Poste Bank, sa mamelle nourricière est en liquidation. Plusieurs services sont fermés ou ont été supprimés. Les salariés qui travaillaient dans ces services ne sont ni licenciés ni réaffectés. Tous continuent de percevoir un salaire sans travailler.
Tous les projets de relance initiés par la direction battent de l’aile. Les 70 000 clients de la banques postales ont tous quasiment clos leurs comptes. Même les retraités et les étudiants ont basculé vers d’autres horizons. Les clients de la Caisse d’épargne ont presque essuyé leurs larmes. Leur épargne a été confisquée sans espoir d’être remboursée un jour. Une méprisante opération d’enrôlement pour évaluer l’état réel de l’épargne séquestrée a eu lieu mais n’a apporté aucune solution aux victimes.
« Ali Bongo a oublié le cas de la Poste devenue une honte nationale », a vociféré mercredi une gréviste qui a fait remarquer que le PDG qui a la réputation d’un banquier chevronné n’a pas reçu son ministre de tutelle lors de sa visite dans les locaux de la poste.
Dans le cadre de l’opération de mise sous bons de caisse des fonctionnaires, les enseignants affectés dans les centres d’examen à l’Estuaire bénéficient de mesures exceptionnelles. Ils pourront toucher leur salaire comme toutes les précédentes fin de mois.
Des fonctionnaires attendant d’être reçus pour leurs bons de caisse à Libreville. © africtelegraph.com
Une curieuse rumeur diffusée ces dernières heures sur les réseaux sociaux prétendait que les fonctionnaires du ministère de l’Education nationale avaient été exemptés de l’opération de mise sous bon de caisse des agents de l’Etat en cours depuis le 17 juillet à Libreville et à Akanda. Il n’en est rien, dément ce jeudi dans le quotidien L’Union Ali Akbar Onanga Y’Obegue, qui précise qu’il s’agit, pour le moment, des enseignants affectés dans les centres du baccalauréat à travers la province de l’Estuaire.
«Des mesures spéciales ont été prises pour ces enseignants», informe le ministre de la Fonction publique selon qui, ces fonctionnaires pourront directement toucher leur salaire comme toutes les précédentes fin de mois. Toutefois, invite-t-il, les présidents des centres d’examen «à fournir les listes de leurs équipes dans les délais» pour permettre à ces enseignants examinateurs de bénéficier de la mesure d’exception.
Il n’empêche, ces mêmes enseignants seront à leur tour mis sous bon de caisse lors de la deuxième phase de l’opération. Il pourrait en être de même pour certaines catégories de fonctionnaires de la Santé.
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