Le président de la République a mis en garde les membres du gouvernement lors de l’ouverture du séminaire qui se tient au Cap-Estérias. Tout en indiquant qu’il sera dorénavant procédé à une revue trimestrielle des activités du gouvernement et une évaluation du travail de chacun des ministres.
DANS son discours d’ouverture, le chef de l'Etat, Ali Bongo Ondimba, a mis en garde le "gouvernement Issoze Ngondet 2". Après avoir fait ressortir un ensemble de problèmes au sein de l’équipe gouvernementale et les priorités sur lesquelles ses membres sont attendus, le numéro un gabonais a exercé comme une forme de pression sur les ministres. Pour lui, nul n’a plus droit à l’erreur. ‘’Malheur à celui qui ne remplira pas sa feuille de route’’, a-t-il averti. Non sans indiquer qu’il sera désormais procédé à une d’évaluation de tout le gouvernement, et que chaque ministre devra le faire dans son administration.
Le chef de l'Etat a dit au vice-président de la République et au Premier ministre, qu'ils soumettront "à une revue trimestrielle les activités du gouvernement et une évaluation du travail qui est entrepris. Et chacun devra aussi évaluer en interne le travail de sa propre administration". Ceci, afin que ‘’personne ne puisse dire que je n’étais pas informé’’.
En vue d’une meilleure gestion de l’urbanisme et du foncier, l’Agence gabonaise d’études et d’observation spatiale (Ageos) et le ministère délégué chargé des Affaires foncières et du Domaine public devraient travailler en partenariat.
Le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Affaires foncières et du Domaine public (centre), le 12 septembre 2017 au siège de l’Ageos à Nkok. © Gabonreview
A la primature, l’on estime que ce partenariat devrait permettre d’aboutir à une meilleure gestion de l’urbanisme et du foncier en République gabonaise. C’est tout le sens donné à la visite, mardi 12 septembre, de Guy-Maixent Mamiaka au siège de l’Ageos à Nkok. Le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Affaires foncières et du Domaine public y allé pour évaluer les possibilités d’un tel partenariat, et surtout de constater la performance des outils dont bénéficie l’agence publique lancée officiellement en août 2015.
Sur place, le membre du gouvernement n’a pas nié l’importance de ce partenariat dans la réalisation des politiques publiques dans le domaine foncier. Pour Guy-Maixent Mamiaka leur succès réside dans la capacité à prendre des décisions basées sur des «informations fiables». Or, a-t-il reconnu, «l’Ageos dispose d’un outil avec un panel de plusieurs applications qui peuvent nous permettre d’avoir l’information juste». Les autorités comptent notamment sur les applications de l’Ageos, qui pourraient améliorer la gestion des permis de construire, et d’identifier plus précisément les zones jugées inconstructibles et celles dites à catastrophe.
Se disant disposé à accompagner le gouvernement dans le domaine du foncier, Tanguy Gahouma a rappelé que «l’urbain dépend de l’observation» et que «l’urbain, c’est l’occupation de la terre». Or, «l’Ageos sait regarder l’occupation de la terre», a poursuivi le directeur général de l’Ageos, avant de promettre que la structure dont il a la charge mettra à la disposition du ministère délégué chargé des Affaires foncières et du Domaine public des images sur l’urbain, aussi bien sur l’historique de l’occupation d’un terrain que sur son occupation actuelle et les changements opérés sur une superficie du territoire national.
Pour permettre à chaque Gabonais d’être informé du niveau des ressources et des charges publiques, le ministre du Budget et des Comptes publiques a communiqué, jeudi 14 septembre, sur l’exécution du budget au 31 août 2017.
Le ministre du Budget et des Comptes publics Jean-Fidèle Otandault, à Libreville en juin 2015. © Gabonreview
Moins d’un mois après sa nomination, le nouveau ministre du Budget et des Comptes publics semble vouloir jouer franc-jeu avec les Gabonais. S’il était peu courant que le gouvernement s’étende sur la question liée au niveau réel des ressources et des dépenses de l’Etat de façon périodique, Jean-Fidèle Otandault, qui a promis de réformer de fond en comble la gestion de l’argent public au Gabon, entend désormais mettre tous les Gabonais au même niveau d’information. Premier pas dans cette direction, il a communiqué, jeudi 14 septembre, sur l’exécution du budget au 31 août 2017. L’objectif de cette communication ? «Pour que chaque contribuable sache où va son argent», répond le ministère du Budget et des Comptes publics.
D’abord sur le niveau global de recouvrement des recettes budgétaires, le ministère informe que celles-ci s’élèvent à 1 010 milliards de francs CFA au 31 août 2017, soit 61% de la prévision inscrite dans la Loi de finance rectificative (LFR) 2017. Il s’agit précisément des impôts (465 milliards de francs), les recettes douanières (172 milliards), le pétrole (348 milliards) en plus des 25 milliards de Recettes affectées. Sur les quatre prochains mois, l’Etat espère recouvrer les 637 milliards restants.
A ces recettes budgétaires, il faut ajouter l’appui budgétaire qui s’élève à 617 milliards de francs, dont 189 milliards ont été encaissés au 31 août 2017, soit 31%. Il faut également ajouter les emprunts obligataires de 218 milliards de francs, dont 112 milliards ont été encaissés, soit 51%. Sur des ressources estimées à 2 860 milliards de francs dans la LFR 2017, 1 310 milliards ont été encaissés au 31 août 2017, soit 46% de la prévision.
Sur le niveau des dépenses payées enfin, le ministère du Budget et des Comptes publics informe que sur la dotation globale de 1 519 milliards de francs hors dépenses d’investissement financées par des ressources extérieures, 855 milliards ont été ordonnancés, soit un taux d’exécution de 56%. Ces sommes, précise-t-on, ont été payées par le Trésor public à hauteur de 708 milliards, soit 38% de décaissement. Il s’agit précisément du paiement des intérêts de la dette (85 milliards), le salaire des fonctionnaires (485 milliards), le fonctionnement des administrations (80 milliards), les transferts et les aides publiques (137 milliards) et les investissements publics (63 milliards)
Le paiement de la dette extérieure a nécessité 122 milliards de francs, celui de la dette intérieure 73 milliards. Au ministère du Budget et des Comptes publics, l’on assure que, «globalement, au 31 août 2017, l’Etat s’est désengagé à hauteur de 194 milliards de francs CFA vis-à-vis du secteur privé». Récemment, les patrons d’entreprises gabonaises ont une nouvelle fois rappelé ses engagements à l’Etat qui leur doit encore de l’argent.
La facilitation du déploiement du Plan de relance économique (PRE) est au coeur d’un séminaire gouvernemental dont les travaux ont été lancés le 14 septembre au Cap Esterias, à une vingtaine de kilomètre au nord de Libreville. Ce conclave de 48 heures permettra également de réfléchir sur la mise en œuvre des actes du dialogue politique et l’apaisement du climat social.
Les travaux du séminaire d’intégration gouvernemental ont été lancés par le chef de l’État, le 14 septembre au Cap Estérias, à une vingtaine de kilomètres au nord de Libreville. 48 heures durant, les participants vont réfléchir sur le déploiement du Plan de relance de l’économie (PRE). La Budgétisation par objectif de programme (Bop), tout comme la gestion des ressources humaines, seront également abordés.
A cette occasion, Ali Bongo a rappelé à ces ministres : «nul parmi vous n’a passé un concours pour siéger autour de la table du conseil des ministres. Nul parmi vous n’a de titre particulier pour être ministre. Dès lors, il vous revient d’admettre votre statut de privilégiés qui ont plus de comptes à rendre que de droits à revendiquer».
Rappelant aux membres du gouvernement que «le ministre c’est celui qui accomplit une tâche au service d’une autre», le chef de l’État a déclaré en l’endroit des ministres : «dans votre action quotidienne, n’oubliez jamais que vous êtes des serviteurs d’un maître sévère, le peuple. Servez-le dignement, au lieu de vous servir».
Dans ce sens, Ali Bongo a invité le gouvernement à s’investir pleinement dans les travaux de ce séminaire, «afin d’éviter qu’il ne soit une simple balade champêtre». Dans le même sens, le chef du gouvernement a souligné que ce séminaire doit donner au chef de l’Etat les meilleurs outils pour traduire dans les faits la mise en oeuvre des actes du dialogue politique et l’apaisement du climat social à travers la redynamisation du dialogue avec les partenaires sociaux. «Toutes choses qui faciliteraient in fine, le déploiement de notre PRE», a souligné Emmanuel Issoze Ngondet. De manière spécifique, le chef du gouvernement a relevé que le séminaire poursuit trois objectifs. Il s’agira d’abord de s’approprier «les enjeux et priorités contextuels du PRE et clarifier les rôles et les attentes des responsables de départements dans sa mise en œuvre».
Le deuxième objectif est de «s’assurer de la maitrise, par l’ensemble du membre du gouvernement, de certains outils, gage de l’efficacité de leur action dans le cadre des activités gouvernementale», a décliné le Premier ministre.
Enfin a indiqué Emmanuel Issoze Ngondet, «le séminaire vise à rationaliser la méthode de travail gouvernementale dans les domaines de la gestion des projets et le respect du principe de la collégialité, dans la préparation des réformes et des décisions avant présentation en conseil des ministres». Sur ce dernier point, le chef du gouvernement a assuré au chef de l’État qu’il veillera particulièrement à ce que les «initiatives personnelles ou le cavalier seul auxquels seraient tentés certains d’entre vous, ne viennent en aucune manière, brouiller la cohésion du gouvernement et la cohérence de son action».
Par ailleurs, le chef du gouvernement a mis un accent particulier sur la mal gouvernance, responsable selon lui, des ratios d’endettement du Gabon; et l’exposition du pays aux risques inhérents aux saisies des cours arbitrales par les opérateurs.
«Les outils mis à votre disposition au cours de ce séminaire doivent pouvoir vous aider à définitivement vaincre ce mal, qui obère toute ambition d’efficacité et de performances», a conclu Emmanuel Issoze Ngondet.
Cette première journée de séminaire a notamment été marquée par une intervention de Lionel Zinzou. L’ancien Premier ministre du Bénin a entretenu les membres du gouvernement sur sa vision de transformation de l’Afrique, de l’Afrique centrale, non sans partager les leçons à en tirer pour le Gabon.
Pour permettre à l’ensemble des populations réparties sur le territoire de bénéficier des services de télécommunications, notamment la téléphonie mobile et internet, le gouvernement a entrepris la construction d’infrastructures pilotes dans 2 700 villages, à travers le programme «Service universel des communications électroniques en République gabonaise».
Cette initiative fait suite à la réalisation d’une étude conduite par l’Agence de régulation des communications électroniques et de la poste (Arcep), qui a révélé que 85% de la population établie sur 25% du territoire, bénéficient de la couverture des services de télécommunications. «Ainsi, près de 200 000 Gabonais n’ont accès à aucun service de télécommunications», conclut l’étude.
Pour pallier ce déficit, le régulateur a entrepris de déployer le service universel dans les 2 700 villages recensés à travers les neuf provinces du Gabon. La première étape a consisté à couvrir 29 villages situés entre Makokou (Ogooue-Ivindo) et Okondja (Haut-Ogooue) grâce à un partenariat avec l’opérateur Gabon Télécom.
L’entrée en service de ces sites est prévue, d’ici la fin d’année, assure le régulateur.
«Simultanément à cette première initiative, l’Arcep a lancé un appel d’offres international en vue du recrutement d’opérateurs pour offrir des services de téléphonie et d’internet dans les villages recensés », indique-t-on chez le régulateur.
La société Radatel, présélectionnée dans le cadre de cet appel d’offres, a réalisé le premier site pilote dans le village d’Ongam, situé à 32 km après la commune de Ntoum (province de l’Estuaire), sur l’axe Ntoum-Cocobeach.
La solution technique proposée par l’opérateur permettra aux populations locales d’accéder aux services de télécommunications identiques à ceux des zones urbaines, notamment le téléphone, Internet, la monnaie électronique, etc.
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