Suite à la mesure du gouvernement de suspendre les recrutements au sein du secteur public, le ministre de la Fonction publique a tenu, hier mardi 12 septembre, une conférence de presse à la salle de réunion du département ministériel dont il a la charge.
Il a décliné, au cours de sa rencontre avec les représentants des médias, les raisons de cette décision et l'urgence de maîtriser la masse salariale dans l'administration publique.
Selon le patron de la Fonction publique, la décision de surseoir les recrutements n'intervient pas ex nihilo. Elle fait partie des réformes engagées par l'Etat et vise l'optimisation du secteur public. « Cette mesure, a souligné Jean-Marie Ogandaga, est une conséquence des réformes engagées au sein de notre ministère. Lesquelles visent, entre autres, la maîtrise des effectifs des agents de l'Etat. Et pour mieux gérer la ressource humaine, il est judicieux de passer de la gestion d'un matricule vers la gestion de "l'Homme". C'est-à-dire une maîtrise de l'agent public. Les réformes entreprises sur la gestion de la ressource humaine vont nous conduire vers l'avancement au mérite. Cet avancement se fera sur la base de l'évaluation de la qualité des services, des performances. »
Un an, c'est le temps que devra durer la mesure. Une pause que Jean-Marie Ogandaga compte donc mettre à profit pour autopsier l'administration publique et mener les réformes de l'Etat.
Le ministère du Budget va procéder au lancement de la phase 1 des travaux d’urgence d’assainissement dans les établissements primaires et secondaires des communes de Libreville, Owendo et Akanda.
Echaudé par la problématique de santé publique posée par les nombreuses carences en matière d’hygiène, le ministère du Budget a décidé d’y remédier. En effet, en collaboration avec son collègue de l’Education nationale, le ministère du Budget va procéder au lancement de la phase 1 des travaux d’urgence d’assainissement dans les établissements primaires et secondaires des communes de Libreville, Owendo et Akanda.
«Ces travaux dont les montants sont inférieurs au seuil de passation de marchés (35 millions de francs CFA, ndlr), sont susceptibles de couvrir tout corps d’état», a souligné le département ministériel. Ces corps d’état concernent la plomberie, l’assainissement, le carrelage, la peinture, l’électricité et la menuiserie. «Ainsi que toute autre prestation connexe indispensable à un parfait achèvement des travaux», a poursuivi le ministère du Budget.
La première phase de ces travaux concerne cinq établissements dans la commune d’Akanda, 16 à Libreville et sept autres dans la commune d’Owendo. A cette occasion, une demande de proposition de prix a été publiée en direction des prestataires intéressés.
Les prestataires devront cependant remplir un certain nombre de critères : garantir une capacité financière permettant de réaliser et livrer l’intégralité des prestations concernées, préalablement à leur règlement par les services compétents du ministère du Budget ; présenter le projet de Détail quantitatif et estimatif (DQE) évalué le moins-disant, conformément aux différents corps de métiers retenus dans le cadre des travaux.
Tout comme les prestataires intéressés devront également respecter les conditions d’exécution des travaux définis dans la lettre de commande, conformément au DQE validé in situ par les services techniques de la Direction générale du budget et des finances publiques (DGBFIP). Si cette première phase ne concerne que Libreville et ses environs, tout porte à croire que ces travaux d’urgence d’assainissement dans les établissements primaires et secondaires toucheront également l’intérieur du pays.
A Libreville comme en province, en effet, il n’est pas rare de voir des établissements croupissant sous les hautes herbes, sans toilettes à défaut de toilettes insalubres, sans eau et sans électricité, avec des cours de récréation marécageuses en saison de pluie, des bâtiments en décrépitude, etc. Si elle se concrétise, cette opération représenterait une véritable bouffée d’oxygène pour les établissements concernés.
Le secrétaire général adjoint du Rassemblement héritage et modernité (RHM), a été déféré le 12 septembre 2017, à la prison centrale de Libreville.
Le secrétaire général adjoint du Rassemblement héritage et modernité (RHM), Pascal Oyougou a été déféré le 12 septembre 2017, à la prison centrale de Libreville. © Capture d’écran Gabonews
Le secrétaire général adjoint du Rassemblement héritage et modernité (RHM), Pascal Oyougou, a été présenté le 12 septembre, devant un juge d’instruction, suite à son arrestation le 8 septembre dernier par les agents de la Direction générale de la recherche (DGR).
Au terme de son audition il a été inculpé et placé en détention préventive à la prison centrale de Libreville, pour : «délit d’attroupement non armé ayant troublé la tranquillité publique, complot contre l’autorité de l’État, instigation aux actes ou manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique et à provoquer des troubles ou manifestations contre l’autorité de l’État». Selon le juge d’instruction, ces faits sont selon des crimes et délits, prévus et punis par les articles 49, 68, 70, 74, 79 du Code pénal.
Selon une source judiciaire ayant requis l’anonymat, l’enquête ouverte contre l’ancien cadre de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna) a révélé des faits graves à son encontre. «La perquisition au domicile du secrétaire général adjoint du RHM, aurait permis de découvrir dans son véhicule des documents détaillant un plan d’attaque des commissariats, de la base de la Garde républicaine, de la maison Georges Rawiri, des deux chambres du parlement lors du rassemblement stoppé le 4 septembre 2017».
En plus des révélations sur les prétendus desseins du grand rassemblement des partisans de l’alternance, clôturant la semaine d’actions citoyennes et la commémoration du premier anniversaire de l’attaque du QG de Jean Ping, la même source indique qu’un lien aurait également été établi entre le secrétaire général adjoint du RHM et l’auteur du braquage d’un convoi de grumiers à Guidouma. (http://gabonreview.com/blog/coupeur-de-route-politique-a-guidouma/).
Par ailleurs, «des échanges de communication interceptées entre les deux indélicats attestent du financement de 700 mille francs CFA remis par Pascal Oyougou à Joël Mourambou pour la mise en branle d’un plan de déstabilisation par abattage des arbres sur la nationale 1 ; l’explosion des ponts dans plusieurs villages du sud», poursuit la source, assurant que les investigations se poursuivront pour interpeller d’autres personnes impliquées de près ou de loin dans ces faits.
À qui le tour après Frédéric Massavala-Maboumba le 8 septembre, et Pascal Oy
Déterminée, la Confédération patronale gabonaise (CPG) multiplie les sorties au cours desquelles elle met la pression sur le gouvernement, qui tarde à engager la procédure d’épurement de la dette de l’Etat aux entreprises.
Dans le prolongement de son discours poignant lors de la deuxième session annuelle du Conseil économique et social (CES), les 6 et 7 septembre à Libreville, le président de la Confédération patronale gabonaise (CPG) s’est prononcé sur la problématique de la dette intérieure. «Nous ne pouvons relancer l’économie sans apurer la dette intérieure», a confié Alain Ba Oumar.
Dans cet élan, le patron des patrons s’est lancé dans une série d’explications justifiant son point de vue partagé par l’ensemble des adhérents de la CPG. «Nous pensons que nous avons été suffisamment convaincants vis-à-vis du gouvernement et des bailleurs de fonds tant que la dette intérieure restera telle quelle», a-t-il confié.
Car, a-t-il insisté : «pour relancer l’économie, il faut retrouver de la croissance. Celle-ci non plus ne se décrète pas : elle découle de la création de richesse. Ce n’est pas le gouvernement qui crée de la richesse, c’est le secteur privé». Et le président de la CPG d’interroger : «Comment voulez-vous qu’une entreprise crée de la richesse alors que, dans le même temps, elle pense à réduire ses charges à défaut de mettre la clé sous le paillasson ?».
Par ailleurs, Alain Ba Oumar a insisté sur le fait que l’apurement de la dette intérieure est une exigence des bailleurs de fonds. «A l’heure actuelle, le Plan de relance économique (PRE) est en cours d’exécution», a-t-il. Or, a-t-il déploré : «Des décaissements ont été effectués mais le patronat, du moins la CPG, n’a rien reçu».
Déterminée à rentrer en possession de son dû, la CPG entend en toucher deux mots aux autorités, aussi bien au gouvernement qu’au chef de l’Etat. «Nous comprenons que l’Etat a des priorités, ce qui est normal (…) Notre préoccupation à nous est que la dette intérieure commence à être apurée», a réitéré Alain Ba Oumar.
Et le leader de la CPG de s’insurger contre les promesses non tenues par le gouvernement. Arrêtée à 100 milliards de francs CFA au 31 décembre 2014, la dette de l’Etat était censée être apurée sur cinq ans à partir de 2017, conformément à un protocole d’accord signé le 25 octobre 2016 à Libreville, entre le gouvernement et le bureau sortant de la CPG. Un accord dont le ministère du Budget, semble-t-il, n’aurait pas connaissance.
«Nous déplorons le fait que lorsque nous demandons au ministère du Budget où en est le dossier, notre interlocuteur dit ne pas savoir de quoi nous parlons», a souligné Alain Ba Oumar. Un bel exemple de confiance.
Selon des sources internes à la Confédération patronale gabonaise (CPG), l’Etat n'a toujours pas effectué le moindre virement dans son compte, contrairement à ce qu'avait affirmé le ministre de l’Economie, Régis Immongault, le 2 août 2017.
« Nous avons des arriérés de dette intérieure et extérieure. Une partie de l’argent va permettre de payer ces dettes et une autre partie à régler certaines dépenses sociales et d’investissements », avait pourtant indiqué Régis Immongault. Mais, ces fonds promis (près de 8 milliards de francs) n’ont jamais atterri dans les comptes des entreprises. Pire, ils auraient plutôt servi au règlement, dit-on, d’autres dossiers urgents. Une décision que le patronat considère comme une première rupture des engagements pris avec les bailleurs de fonds, et qui pourrait valoir un « rappel à l’ordre » du FMI.
Pour mémoire, dans le cadre de l’accord de prêt de 380 milliards de francs consentis par le FMI au Gabon, 58 milliards de francs ont été débloqués en juin 2017 au profit du gouvernement. Le reste des décaissements, qui doit s’étaler sur 3 ans, est conditionné par un strict respect par le gouvernement du cahier de charges conclu avec le FMI et qui exige le règlement prioritaire de la dette intérieure. Des revues trimestrielles sont prévues.
Le Fonds a déjà dépêché, pour 3 ans, un représentant-résident au Gabon, en la personne du Brésilien Marco Poplawski-Ribeiro, pour le suivi de cet accord. Il est d'ailleurs attendu ce mois à Libreville.
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