Depuis qu’il lui a exprimé son intension de se porter en leader politique de la province, le parti démocratique gabonais (PDG) n’a pas daigné répondre au ministre de l’Habitat. Le parti d’Ali Bongo semble craindre la confrontation avec Bruno Ben Moubamba.
Le PDG craindrait-il la confrontation avec le ministre d’Etat en charge de l’Habitat ? Le parti d’Ali Bongo aurait-il décidé de laisser le champ libre à Bruno Ben Moubamba, qui envisage de faire de la Nyanga son fief politique ? Le mutisme du parti au pouvoir, ces derniers jours, donne libre cours à toutes les interprétations, au point que certains annoncent déjà que la province sera un bastion de l’opposition après les législatives d’avril 2018.
Il faut dire que depuis la formation du gouvernement Issoze Ngondet 2, les cadres du PDG de la Nyanga n’ont pas de raisons de faire la fête. Regrettant que leur province n’y soit représentée que par un ministre délégué, certains bouderaient les instances du parti, au point de songer à laisser toute sa chance à l’ancien candidat de la présidentielle d’août 2016. D’autres estiment que l’opposant bénéficie du soutien du «distingué camarade», pour le bien duquel il a d’ailleurs dit vouloir assurer «un leadership responsable» dans la province.
Comme il fallait s’y attendre, devant le silence et l’abdication du PDG, seule l’opposition a réagi à l’annonce du président de l’Alliance pour le changement et le renouveau (ACR). «Mr Moubamba n’aura pas de bastion politique, ni de leadership et ne sera jamais élu dans la province de la Nyanga», a notamment réagi Jonathan Ignoumba, ancien PDGiste, aujourd’hui militant des Démocrates de Guy Nzouba Ndama. Il se positionne déjà comme le principal adversaire du membre du gouvernement, et assure que Bruno ben Moubamba aura le même sort que ceux qui, comme Pierre-Claver Maganga Moussavou ou Didjob Divungi Di Dinge, ont tenté de s’emparer du leadership politique dans la Nyanga. Chez Les Démocrates, l’on conseille d’ores déjà à l’ancien vice-Premier ministre d’aller voir ailleurs qu’à Moabi, où il envisage de se présenter pour les prochaines législatives.
Au comité central du bureau politique du PDG-Nyanga où le vide laissé par Séraphin Moundounga n’a toujours pas été comblé, on semble avoir du mal à trouver une vraie force de contradiction à Bruno Ben Moubamba. C’est à croire qu’Alexis Boutamba et ses compagnons du PDG s’apprêtent à accepter de laisser leur place aux cadres de l’ACR dans la province.
Accusé d’avoir floué l’Etat gabonais sur certains chantiers, l’homme d’affaires italo-franco-guinéen aurait bénéficié de la complicité de l’administration financière publique. L’opération Mamba diligentée au lendemain de la dernière présidentielle s’intéresserait à des cadres du Budget.
L’affaire opposant Guido Santullo à l’Etat gabonais, on n’a pas fini d’en entendre parler. Des mois après l’ouverture de l’enquête, la justice s’intéresserait à de nouveau cas de complicité ayant permis à l’homme d’affaires italo-franco-guinéen de bénéficier de quelques largesses de la part de certains cadres de l’administration publique. L’administration financière serait visée, selon le quotidien L’Union qui, remet au goût du jour un chantier attribué au groupe Santullo-Séricom Gabon dans le Haut-Ogooué.
L’opération Mamba, lancée au lendemain de la présidentielle d’août 2016, s’intéresserait désormais au chantier de l’axe routier Akiéni-Onga. Il se trouve que le groupement Santullo-Séricom Gabon «n’a jamais livré» cette voie longue de 60 km. Les enquêteurs s’intéresseraient au fait que ce marché ait été passé de gré à gré en octobre 2012. Comme prévu par la loi, la direction générale Contrôle des ressources et des charges publiques prenant alors le pas sur la Direction générale des marchés publics, n’aurait pas initié d’appel d’offres. L’ancien DG du Contrôle des ressources et des charges publiques, Jean-Fidèle Ontandault, aurait-il, lui aussi, fermé les yeux et bénéficié des largesses de l’homme d’affaire italien, qui réclame 360 milliards de francs CFA à l’Etat gabonais ? Reste à l’enquête de le déterminer.
N’empêche, selon L’Union, «les premiers éléments de l’enquête montrent bien, dans cette affaire, que l’administration financière aurait été d’une complicité passive, en se chargeant, sans contrôle aucun et sur la base de certifications querellées aujourd’hui, de payer trois ordonnancements d’un montant total de 10 milliards de francs CFA».
Les enquêteurs s’intéresseraient en particulier à «la nature des décaissements opérés avec une curieuse célérité par la chaîne de la dépense de l’Etat». Des décaissements opérés sans qu’une réelle avancée des travaux sur le chantier n’ait été observée. Il s’agit notamment de deux décaissements de 4 milliards chacun et un de deux milliards.
Retardée pour des raisons financières, la livraison du chantier de l’axe routier PK 5-PK 12 devrait finalement être possible en février, selon le ministre des Infrastructures et des Travaux publics.
Initialement annoncée pour décembre 2017, la livraison du chantier des 2×2 voies sur le tronçon PK 5-PK 12 attendra quelques mois de plus. A en croire Jean-Pierre Oyiba, le ministre des Infrastructures et des Travaux publics, celle-ci devrait être possible en février 2018. En 2016, le gouvernement avait expliqué que l’arrêt des travaux était dû au non-versement de la quote-part du Gabon dans ce chantier cofinancé par la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC). Or, depuis quelques mois, Colas, l’entreprise française adjudicataire du chantier a relancé les travaux, et récemment, la Banque a renouvelé sa confiance au gouvernement gabonais.
Seule ombre au tableau : la lenteur dans le décaissement des fonds nécessaires à la poursuite des travaux jusqu’à l’échéance. Ni Fortunato Ofa Mbo Chama, le président de la BDEAC, ni Jean-Pierre Oyiba ne nient que des difficultés administratives existent encore, qui empêchent le décaissement de se faire. Tout devrait rentrer dans l’ordre, a promis, vendredi 25 août, le patron de la BDEAC au terme de sa réunion avec le ministre gabonais des Infrastructure et des TP. Des années après le lancement du chantier, la Banque a dit être satisfaite de l’avancement des travaux.
En avril dernier, en visite sur le chantier, Ali Bongo s’était réjoui que le retard accusé sur le chantier ait été rattrapé. Il avait alors espéré que le chantier soit livré selon le calendrier initial. Ce ne sera plus possible. Mais la semaine dernière, Jean-Pierre Oyiba a promis : «Nous veillerons à ce que ce tronçon soit livré selon le cahier des charges, c’est-à-dire, en béton bitumineux avec les signalisations, les passerelles, tous les ronds-points et les plateaux traversant.»
Pour s’insurger contre la décision du ministre Guy Bertrand Mapangou visant à suspendre ses activités, la Confédération gabonaise pour la sécurité des usagers de l’électricité (Consuelec) a initié un sit-in le 7 août, devant les locaux du ministère l’Energie et de l’Eau.
Les agents de la Consuelec ont fait leur sit-in devant le ministère de l’Eau et de l’Energie. © Gabonreview
Une des banderoles disposées à la devanture du ministère de l’Energie par les agents de la Consuelec, Libreville, le 7 aout 2017. © Gabonreview
Les agents de Confédération gabonaise pour la sécurité des usagers de l’électricité (Consuelec), observent depuis le 7 août un sit-in devant le ministère de l’Energie et de l’Eau à Libreville.
Ils s’insurgent contre la décision du ministre Guy Bertrand Mapangou visant à annuler l’arrêté accordant agrément technique à la Consuelec, pour accomplir les missions de contrôle des installations électriques sur le territoire gabonais.
En effet, selon le directeur de cabinet du président de la Consuelec, sur la base de l’agrément technique qui lui a été attribuée, la Consuelec a commencé « il y a quelques jours, une campagne d’information et de sensibilisation à l’endroit des opérateurs d’électricité sur des éventuelles contrôles sur la conformité des installations », a expliqué Henry Charles Koumba Mickala.
Au cours de cette mission de terrain, relève-t-il, un accent a été notamment mis sur la sensibilisation pour éviter de sinistres dus aux branchements anarchiques. A cette occasion, les opérateurs ont invité la Consuelec à indiquer leur niveau de participation lié à ces contrôles, conforment aux textes en vigueur. Une préoccupation que la Consuelec affirme avoir clairement expliquée.
Seulement, à peine ont-ils commencé la mission, que les agents de la Consuelec ont reçu, le 22 juillet, sans notification préalable, un ordre du ministère de l’Energie leur demandant de cesser ses activités.
La raison évoquée par le ministre de l’Energie serait les nombreuses plaintes formulées par les opérateurs auprès du ministère sur les amandes infligées par la Consuelec. Ce que la Consuelec rejette en bloc. D’autant Selon Henry Charles Koumba Mickala, la Consuelec n’a pas compétence à infliger des amendes aux opérateurs. Cette mission relève de la compétence de la direction générale de l’énergie et de la Commission interministérielle. Dans leur démarche de contestation, les agents de la Consuelec exigent que le ministre leur présente les différentes plaintes si tant est qu’elles existent.
Par ailleurs, les agents de la Consuelec demandent à être entendus par le ministre en charge de l’Energie et surtout obtenir l’annulation pure et simple de sa décision, avant la levée de leur mouvement d’humeur.
Plusieurs mois de salaires impayés avec comme issue probable, un plan social impliquant le limogeage de la quasi-totalité de ses employés : rien ne va plus au sein la Société nationale des bois du Gabon (SNBG). Pourtant présentée comme un des symboles de l’industrialisation de la filière bois amorcée en 2009, la société a plus que jamais un pied dans la tombe.
Présentée comme un des symboles de l’industrialisation de la filière bois amorcée en 2009, la Société nationale des bois du Gabon (SNBG) semble à bout de souffle. De sources internes, plusieurs éléments laisseraient croire que la société mettra la clé sous le paillasson, si rien n’est fait dans les prochains mois, ou les prochaines semaines. Et pour cause, la société ne parvient plus du tout à assurer ses charges.
«Engluée dans des difficultés financières insurmontables, le fleuron industriel national n’arrive plus à faire face à toutes ses charges, notamment son usine d’Owendo privée depuis des mois de sources d’alimentation en électricité», a notamment relayé directinfosgabon.com. L’entreprise est actuellement engagée dans un plan social avec comme point de départ, le licenciement intégral de tous les agents.
Une situation sur laquelle le gouvernement ne s’est jamais prononcé jusqu’ici, alors que les prémices d’une telle issue couvaient déjà depuis janvier. A cette période, en effet, les 250 employés de l’usine d’Owendo totalisaient déjà cinq mois d’impayés de salaires. Conséquence de la crise économique que traverse le Gabon ou mauvaise gestion de l’entreprise ? La question était sur toutes les lèvres, sans qu’aucune réponse concrète ne soit cependant apportée.
Il n’en fallait pas plus pour que le directeur général de la SNBG soit mis en cause par une partie de l’opinion. D’autant que le nom de Serge Rufin Onkana a été cité en juin 2016 dans le ramdam financier des «Panama Papers», du nom de cette fuite de documents de Mossack Fonseca, cabinet panaméen spécialisé en droit commercial, services fiduciaires et conseil en placement.
Dans tous les cas, la multiplication de publications sur le mauvais état de santé de la SNBG sonne comme un couac, au moment où d’énormes efforts sont consentis par les partenaires internationaux pour soutenir le «Gabon vert». En vue d’appuyer le gouvernement gabonais dans la mise en œuvre de son programme, la Banque africaine de développement (Bad) a débloqué, en octobre 2016, une enveloppe de 985 millions de francs CFA.
Un appui qui devait également permettre d’épauler la SNBG dans la conception de l’étude de faisabilité de la production industrielle d’énergie verte, à partir des sous-produits d’exploitation et de transformation du bois. Un projet qui pourrait ne jamais voir le jour en l’état actuel des choses. A moins que le salut de la SNBG ne vienne de la Chine.
En visite à Libreville en avril dernier, le Président directeur général (P-DG) de Yihua Enterprises Group avait signé avec le gouvernement, un protocole d’accord selon lequel son groupe investira 590 milliards de francs CFA au Gabon. Un séjour au cours de laquelle Li Shaoxi avait visité différents sites de la SNBG, sans écarter la perspective d’en devenir un actionnaire stratégique. De quoi espérer une éclaircie pour la société ? L’avenir nous le dira certainement.
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