Cette rencontre de haut niveau aura lieu du 3 au 4 juillet courant à Addis-Abeba, en Ethiopie, qui abrite le siège de l'Union africaine (UA).
LE président de la République, Ali Bongo Ondimba, va prendre part, du 3 au 4 juillet courant, à la 29e session ordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA). Assises qui porteront sur le thème : "Tirer pleinement parti du dividende démographique en investissant dans la jeunesse".
Au cours de leurs travaux, Ali Bongo Ondimba et ses pairs se pencheront entre autres sur la réforme institutionnelle de l'organisation panafricaine dont le suivi de la mise en œuvre a été confié au président rwandais Paul Kagamé. Ladite réforme devrait aboutir à l'autonomie financière de l'UA à travers l'implémantation d'une taxe de 0,2% sur les importations de chaque pays.
L'autre point à l'ordre du jour de cette session tournera autour de la paix et la sécurité sur le continent africain, ainsi que la recherche de solutions aux questions migratoires. Sur un tout autre plan, il faut noter que la jeunesse, un des points au centre du projet du président Ali Bongo Ondimba, fera l'objet d'un exposé et d'une table ronde modérée par le numéro un tchadien Idriss Déby Itno.
Les membres d’Imagine-Gabon ont organisé le 1er juillet 2017 à Libreville, une conférence-débat sur la recherche des mécanismes et solutions susceptibles d’aider le Gabon à sortir de l’étreinte de la crise économique et financière actuelle.
Madeleine Berre, Régis Immongault et Jean-Jacques Ekomie expliquant, le 1er juillet 2017 à Libreville, les mécanismes pour sortir le Gabon de la Crise économique. © Gabonreview
Face à l’urgence qu’impose la crise économique et financière à tous les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), les membres du Think-thank Imagine-Gabon, créé en juillet 2016, ont réuni à l’immeuble Arambo, à Libreville, ministres, experts, étudiants et opérateurs économiques pour débattre de la question. Cette activité s’est déroulée autour du thème : «Crise économique et financière dans les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale : quelles solutions pour le Gabon ?». Une opportunité pour les membres du gouvernement de présenter le Plan de relance de l’économie (PRE), mais également les outils mis en place pour sa réalisation.
Pour répondre à la question, deux membres du gouvernement et un expert ont été mobilisés. Le ministre de l’Economie, de la Prospective et de la Programmation du développement, Régis Immongualt, et celui de la Promotion des investissements privés, du Commerce, du Tourisme et de l’Industrie, Madeleine Berre, ainsi que l’universitaire Jean-Jacques Ekomie, professeur agrégé, enseignant à la faculté des Sciences économiques de l’Université Omar-Bongo (UOB).
Du point de vue du gouvernement
Devant une assemblée dans laquelle on comptait également des diplomates et des représentants des institutions financières internationales, Régis Immongualt a indiqué que le gouvernement est à pied d’œuvre pour trouver la meilleure réponse face à cette crise. Raison pour laquelle, a-t-il dit, le Premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet avait personnellement fait le déplacement de l’Assemblée nationale pour présenter les solutions de sortie de crise. Dans le même sillage, le ministre de l’Economie a souligné qu’il s’est rendu au Senat, mais aussi à l’Assemblée nationale dans le cadre du débat de la session budgétaire. Ce qui avait permis de présenter les contours de ce PRE sur lequel se fondent désormais les espoirs du gouvernement pour un retour à l’investissement, à la croissance, au bien-être des populations et au développement du pays.
Pour le ministre de l’Economie, les solutions visent, en effet, à rétablir la viabilité de finances publiques à travers une réduction des dépenses, en maintenant les dépenses nécessaires à l’investissement, au social pour lutter contre la précarité. «Il faut optimiser les recettes fiscales sans pour autant arriver à une pression fiscale intolérable», a-t-il déclaré, précisant que «cela passe également par une performance améliorée des administrations ; ce qui permettrait d’arriver à une situation soutenable de la dette publique». Il faut donc réduire cet endettement, a-t-il expliqué, à partir des mesures de bonne gouvernance et de bonne gestion des finances publiques, mais aussi renforcer les filières de croissance parce qu’on observe une décélération de cette croissance. Elle doit revenir et être inclusive à partir des secteurs créateurs de richesses identifiés (les secteurs des mines, du bois, de la pêche, de l’agriculture comprenant l’agro-industrie et l’agriculture de subsistance, du tourisme, des technologies de l’information, etc.).
«Nous pensons que tout cela, avec un effort de l’amélioration de l’attractivité au niveau du Gabon, parce qu’avec la baisse de l’investissement public, il faudrait absolument attirer le secteur privé pour qu’il puisse relayer l’effort d’investissent. Cela passe par une amélioration du cadre des affaires, élément essentiel pour pouvoir augmenter l’investissement direct étranger et même l’investissement direct national», a affirmé le ministre de l’Economie.
Si Madeleine Berre corrobore les propos de son collègue, il n’en demeure pas moins qu’elle insiste, en ce qui concerne particulièrement le département dont elle a la charge, sur la mise en place d’une plateforme de dialogue public-public. Cela va « nous permettre de travailler en synergie pour que chaque acteur puisse avoir le souci de la convergence de nos actions. Une fois ces actions et axes identifiés, il faut les discuter avec les acteurs du secteur privé. Il faut d’ailleurs noter que le PRE a mis un accent significatif sur l’implication du secteur privé dans la réussite de tout ce que nous visons comme sortie de crise aujourd’hui», a souligné le ministre de la Promotion des investissements privés.
Pour elle, parler ensemble n’est pas toujours évident dans un environnement gouvernemental où chacun a un secteur bien défini. Il faut donc parvenir à faire travailler les membres du gouvernement pour le même objectif avec la même feuille de route. «C’est un premier facteur de succès», a noté Madeleine Berre qui a relevé que le fait d’avoir associer les acteurs de tous les secteurs dans les décisions a permis d’identifier, avec précision, les axes sur lesquels ils devront insister pour mettre en place la politique publique accompagnant cette relance de l’Economie.
De l’avis de l’agrégé en Economie
Le professeur Jean-Jacques Ekomie a noté, quant à lui, que la situation économique du Gabon, comme celle de l’ensemble des pays de la Cemac, est une situation de crise avérée qui a pour origine une crise de balance de paiements consécutive au retournement des cours mondiaux du pétrole. «Depuis juin 2014, les cours du baril de pétrole qui s’élevaient autour de 120 dollars se situent aujourd’hui autour de 40 et 50 dollars. Compte tenu du poids du pétrole dans les économies de la sous-région qui compte d’ailleurs 5 pays pétroliers sur six, il s’en suit naturellement une dégradation des comptes publics», a-t-il expliqué. Pour lui, la situation du Gabon n’est pas encore critique. Il cite par contre deux pays dont la situation est au rouge, sans les préciser.
Pour sortir de cette crise, le professeur d’économie a mis le gouvernement en garde contre un certain nombre d’aspects: le premier concerne la question de la viabilité des finances publiques. «Lorsqu’on observe la politique budgétaire de notre pays, on constate que le rythme des dépenses publiques est toujours plus élevé que celui des recettes. Non seulement les dépenses augmentent pendant les phases d’ascension du cycle, mais elles ont tendance à baisser très lentement si non même elles continuent d’augmenter alors que le cycle s’est retourné», a-t-il fait remarqué. Selon l’universitaire, si l’on ne maîtrise pas les dépenses publiques, les chances d’application du Plan de relance économique semblent effectivement très minces. Mais pour y parvenir, cela passe par la limitation d’un certain nombre de dépenses, vues comme peu productives ou peu efficaces, mais également par la suppression d’un certain nombre d’exonérations.
Parallèlement, a-t-il indiqué, l’Etat gabonais doit chercher à augmenter les recettes fiscales en particulier, les recettes non-pétrolières. «Il faut donc élargir l’assiette fiscale parce qu’il y a encore bon nombre d’agents qui échappent à l’impôt, mais cela passe également, de notre point de vue par une meilleure organisation de l’administration fiscale», a-t-il dit.
Plus de trois mois après leur congrès constitutif de mars 2017, Les Démocrates ont tenu, samedi 1er juillet, leur premier conseil politique. Guy Nzouba Ndama et les siens ont appelé à la tenue d’une médiation entre le pouvoir et la coalition tissée autour de Jean Ping, sous l’égide de la communauté internationale.
Le président des Démocrates Guy Nzouba Ndama (à gauche) et son SG Vincent Ella Menie, le 1er juillet 2017 à Libreville. © Gabonreview
Plus de trois mois se sont écoulés après le congrès constitutif de mars 2017. Samedi 1er juillet, l’heure était au bilan pour Les Démocrates, qui ont tenu leur premier conseil politique à Libreville. L’occasion pour le bureau directeur et les conseillers venus de l’intérieur du pays de «jeter un regard utile et sans complaisance sur (le) rétroviseur et esquisser finalement le portrait d’un mini bilan d’étape», avant de se positionner par rapport à la crise politique actuelle. Une crise qui, selon le parti de Guy Nzouba Ndama, «née de l’élection contestée d’Ali Bongo Ondimba, perdure et contribue gravement à la dégradation continue de la situation économique et sociale du pays, dont les effets entrainent la paupérisation des populations».
Or, chez Les Démocrates, l’on estime que pour sortir le pays de «cette situation désastreuse qui, chaque jour, devient de plus en plus insupportable», la tenue d’«une médiation entre la Coalition pour la nouvelle République et le pouvoir, sous l’égide de la communauté internationale», est plus que jamais nécessaire. Dans les jours qui viennent, officiellement mandaté par les siens, Guy Nzouba Ndama devrait se charger de «promouvoir cette position au sein de la coalition et d’entreprendre toute démarche visant à atteindre cet objectif sur les plans national et international». Rien ne dit que sa tâche sera facile. L’idée des pourparlers avec Ali Bongo n’a jamais vraiment enchanté Jean Ping pour qui la seule discussion qui vaille d’être menée avec le pouvoir est celle axée sur les conditions du départ de son rival. D’autant qu’il n’a pas cessé de se présenter comme «le président élu du Gabon».
Quelques conseillers politiques des Démocrates prenant part aux travaux, le 1er juillet 2017 à Libreville. © Gabonreview
Seulement, Les Démocrates tiennent à leur autonomie et à leur liberté d’opinion. Ils comptent d’ailleurs se battre pour faire accepter leur idée de médiation. «Nous avons choisi par-dessus tout de mener notre combat dans le cadre solidaire de la coalition formée autour du président élu, Jean Ping. Pour autant, notre appartenance à la coalition ne devrait signifier ni un reniement ni une dissolution de notre identité politique ; encore moins une mise sous tutelle de la libre expression de nos opinions suivant un certain bon sens et une certaine cohérence interne à la coalition», a mis en garde Guy Nzouba Ndama dès l’entame des travaux.
Leur liberté d’expression, Les Démocrates devraient également en faire usage dans les jours à venir, en saisissant la Cour constitutionnelle sur la question des législatives, dont l’organisation tarde à se mettre en place. Le parti accuse le gouvernement de ne pas vouloir respecter les délais légaux pour l’organisation desdites élections, alors que le 30 juillet 2017 a été fixé par la Cour comme la date limite de la tenue de ces élections. «Jusqu’à ce jour, le gouvernement n’a procédé à aucune opération préélectorale», s’est inquiété Vincent Ella Menie, le secrétaire général du parti, appelant au renouvellement de la première chambre du Parlement, pour «éviter de continuer d’avoir une Assemblée nationale sans légitimité».
Au cours de leurs travaux, revenant sur l’actualité sociopolitique, Les Démocrates n’ont pas manqué de condamner «avec la plus grande fermeté les actes de violence perpétrés de manière récurrente, ces derniers temps, sur certains compatriotes au plan national et international, notamment en France».
Le 26 juin 2017, une juge d’instruction française a décidé d’enquêter sur d’éventuels crimes contre l’humanité perpétrés lors des violences postélectorales au Gabon, après la victoire controversée d’Ali Bongo à la présidentielle de 2016.
Une juge d’instruction française a décidé d’enquêter sur d’éventuels crimes contre l’humanité perpétrés lors des violences post-électorales au Gabon en 2016. © D.R.
Contrairement à ce que ne cessent de clamer les proches du pouvoir en place, août 2016 est loin d’être « derrière nous ». Cette période semble même plus proche du peuple gabonais que l’on ne l’imagine. Une semaine après la mission d’information de la Cour pénale internationale(CPI) au Gabon, c’est au tour de la justice française de manifester son intérêt à comprendre ce qui s’est passé comme exaction, après la victoire contestée d’Ali Bongo.
En effet, une juge d’instruction française a décidé le 26 juin d’enquêter sur d’éventuels crimes contre l’humanité, perpétrés lors des violences postélectorales au Gabon en 2016. Cette décision intervient à la suite d’une plainte pour arrestation et détention arbitraire en bande organisée, torture, tentative d’assassinat et crime contre l’humanité, déposée en septembre dernier par un jeune franco-gabonais, qui a souhaité garder l’anonymat. Le plaignant avait été arrêté la nuit du 31 août au 1er septembre au quartier général de Jean Ping.
Le dépôt de cette plainte avec constitution de partie civile avait conduit à l’ouverture, le 20 avril 2017, par le parquet de Paris d’une enquête confiée à une juge d’instruction. Celle-ci estime que vu qu’ «aucune investigation n’a été réalisée, il ne peut être d’emblée considéré que les faits qualifiés de crime contre l’humanité n’ont pas été commis».
«C’est la première instruction ouverte en France pour crime contre l’humanité qui vise Ali Bongo et ses sbires», a relevé l’un des deux avocats du plaignant, Me William Bourdon, mettant en avant le caractère «généralisé, systématique, organisé du massacre».
Cette qualification de «crime contre l’humanité», retenue par la juge d’instruction, n’a pas manqué de heurter l’ambassadeur du Gabon en France, Flavien Enongoué, qui s’interroge sur d’éventuelles visées politiques derrière cette plainte.
«Je me demande si on s’imagine le tort immense que l’on inflige à l’histoire des crimes de masse et des crimes de génocide, et aux peuples qui en ont été victimes, lorsqu’on fait le rapprochement avec ce qui s’est passé au Gabon, c’est-à-dire des violences post-électorales au cours desquelles malheureusement des compatriotes ont perdu leur vie. Toute perte en vie humaine est de trop pour notre pays. Mais instrumentaliser ces morts, c’est une opération politique», s’est indigné Flavien Enongoué sur les ondes de la Radio France internationale(RFI).
Déposée le même jour, une seconde plainte pour séquestration et détention arbitraire fait l’objet d’une autre information judiciaire en France. Dans les deux procédures, les parties civiles devraient être entendues pour confirmer les termes de leur plainte dans le courant du mois de juillet.
Lors d’une rencontre avec la Ligue patriotique des jeunes de son parti, jeudi dernier, le leader de Démocratie nouvelle (DN) a estimé, au sujet de la formation du futur gouvernement, qu’il était bien de laisser le chef de l’Etat «travailler en toute sérénité». De même, il a lancé un avertissement qui vaut ce qu’il vaut : «Si l’opposition n’est pas présente dans le futur gouvernement, cela pourra poser problème».
Habileté politique ou sérieux avertissement à l’endroit du chef de l’Etat ? Ainsi posée, la question paraît incongrue, mais quand le propos vient d’un homme politique que l’on dit fin et habile manoeuvrier, on elle vaut son pesant d’or. Le propos de René Ndemezo’o Obiang peut être ainsi décrypté : il est clair, pense un observateur, que ce propos s’adresse en premier lieu au chef de l’État. Le leader de Démocratie nouvelle qui a co-présidé, pour l’opposition «responsable», le Dialogue politique d’Angondjé, estime qu’il faut«donner le temps au président de la République de bien travailler sa copie pour éviter des erreurs de casting». Pourquoi donc l’ancien élu de Bitam parle-t-il d’erreurs de casting ? entend-t-on auprès de divers commentateurs privés de la vie politique gabonaise.
Mieux, le leader de DN a laissé tomber une petite phrase qui sonne comme un avertissement au président de la République et à ses partenaires de la majorité : «Nous avons pensé que l’opposition qui était au Dialogue devait être présente au gouvernement. Si l’opposition n’est pas présente, cela pourra poser problème». Et d’indiquer que «la balle est dans le camp du chef de l’État». Cinq semaines après la clôture des assises d’Angondjé, l’opposition «participative» commencerait-elle à lancer des avertissements ou, mieux, des ultimatums, pourrait-on s’interroger.
Selon des sources dignes de foi, un gouvernement d’ouverture devrait être formé au courant de ce mois de juillet. Des membres de l’opposition devraient y faire leur entrée, comme après la Conférence nationale de mars-avril 1990 et les Accords de Paris d’octobre 1994. Selon ses proches, René Ndemezo’o Obiang espère être «payé d’un bon prix» après son départ du camp Jean Ping.
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