Un projet de décret y relatif a été examiné et adopté au cours de la réunion qui s'est tenue, hier au palais de la présidence de la République, sous la direction du chef de l'Etat, Ali Bongo Ondimba, en sa qualité de président du Comité stratégique du Conseil national de la Mer.
EN sa qualité de président du Comité stratégique du Conseil national de la Mer (CNM), le chef de l'Etat, Ali Bongo Ondimba, a présidé la réunion de ladite instance hier. Un tour de table qui s'est déroulé au palais de la présidence de la République, et qui a également vu la participation de plusieurs membres du gouvernement, dont la ministre de l'Economie forestière, de la Pêche et de l'Environnement, chargée de la Protection et de la Gestion des Ecosystèmes, Estelle Ondo.
Deux points étaient inscrits à l'ordre du jour de cette réunion : l'adoption du projet de décret relatif à la création d'aires marines protégées (AMP) et l'examen de l'Accord de pêche entre le Gabon et l'Union européenne (UE).
Sur le premier point, les membres du Comité stratégique du CNM ont apprécié les propositions faites par le ministère de l'Economie forestière. Après cette étape, ils ont, au finish, approuvé le décret de la création de neuf aires marines protégées. Ce texte devra ensuite être présenté en Conseil des ministres, en vue de son adoption dans les semaines ou les mois à venir.
Présent au Dialogue politique initié par Ali Bongo «pour contribuer au renforcement du système démocratique au Gabon», le leader du Forum africain pour la Reconstruction (FAR) n’entrera pas dans un éventuel gouvernement d’ouverture à l’issue de ces assises, les troisièmes du genre dans le pays. Dans sa «conception de la démocratie, le parti qui a gagné l’élection gouverne pendant toute la durée de son mandat, l’opposition s’oppose».
Le vieux lutteur septuagénaire au crâne poli n’ira pas «à la soupe» à l’issue du Dialogue politique. Voilà qui est clair et qui doit sonner comme une mauvaise cloche aux oreilles de certains de ses pairs de l’opposition représentée à Angondjé. Dans une interview chez nos confrères de Gabonactu, Léon Mbou Yembi estime que la rencontre d’Angondjé doit servir à renforcer le système électoral du pays. À ce sujet, le Premier secrétaire du FAR indique que «la majorité et l’opposition sont d’accord pour le renouvellement, en une seule fois, de tous les mandats électoraux ; il s’agit des mandats du président de la République, du député, du sénateur, du maire et du président du Conseil départemental. Il reste à en déterminer la durée : certains sont pour quatre, cinq, six ou sept ans». Il se réjouit egalement du bon déroulement des travaux de ce conclave.
Amené à se prononcer sur la mise en place d’un gouvernement d’ouverture à l’issue de ces travaux, Léon Mbou Yembi dit ne pas être intéressé. «S’il y en a parmi nous (les opposants, NDLR) qui veulent entrer dans ce gouvernement, c’est leur affaire !». L’ancien député de la Mougalaba est le premier leader de l’opposition prenant part au Dialogue politique à annoncer une telle prise de position. Ses amis ne vont certainement pas apprécier…
Le professeur de Philosophie et ancien directeur général de l’École nationale d’administration (ENA) de Libreville a par ailleurs révélé qu’il avait déjà été sollicité par Omar Bongo pour entrer au gouvernement, mais qu’il y a toujours opposé un niet catégorique. «Les deux postes que m’avait proposés Omar Bongo sont celui de ministre d’État chargé de l’Enseignement supérieur et celui de ministre de la Fonction Publique». Justifiant son refus de ces propositions, il a indiqué : «je suis légaliste, pour moi, le parti qui a gagné gouverne pendant toute la durée de son mandat, l’opposition s’oppose». Et d’ajouter que «faire entrer des opposants dans un gouvernement» peut amener ceux-ci à provoquer des blocages.
«Léon Mbou Yembi n’est pas de ceux qui se battent pour figurer dans l’équipe gouvernementale, mais pour que les tensions sociopolitiques actuelles s’amenuisent avec l’introduction de mesures démocratiques dans le dispositif électoral», soutient l’un de ses proches.
La crise qui perdure dans les régies financières n’est pas sans conséquences pour l’économie gabonaise. Mais jusqu’où pourra-t-elle aller et quelles pourraient en être les conséquences ?
Selon des estimations du secrétaire général adjoint du syndicat national des douaniers, Claudel Bibalou, c’est un volume moyen de plus de 200 containers qui sort du port à container d’Owendo. Mais depuis le déclenchement de la grève, ce nombre a été divisé de manière drastique ; à peine une vingtaine de containers sort du port actuellement. Un coup dur porté par la grève des régies financières qui perdure et qui n’est pas sans conséquence pour l’économie nationale.
Déjà impacté par la crise du secteur pétrolier, le secteur des douanes à l’exemple des trois dernières années, où les recettes liquidées par les services des douanes ont représenté en moyenne 28,53% des recettes budgétaires hors pétrole du Gabon, devrait être affecté dans leur rendement En lieu et place du rendement d’environ 300 milliards de francs CFA chaque année, qu’on ne s’étonne pas de probables surprises.
Cette tendance à la baisse pourrait également se répercuter sur les impôts à moins d’une encourageante dynamique insufflée par l’après-grève. Malgré leur différence de rendement, les douanes et les impôts, après les hydrocarbures sont des secteurs-clé de l’économie nationale. Avec la chute des cours de matière première, du pétrole en particulier, ces secteurs sont d’une importance capitale du fait du rôle majeur qu’il joue dans la consolidation des recettes publiques.
Le plus important ici est de comprendre que la situation qui prévaut actuellement dans les régies financières n’est en soit guère bénéfique même si elle revêt un caractère légitime. Elle présage en effet, des tensions financières importantes avec des conséquences dommageables pour le consommateur. Ainsi, une fois la grève levée, il ne faut pas s’étonner de voir les prix de certains produits augmenter brusquement.
Tout juste 24 heures après avoir été emprisonné à titre préventif, le directeur général de la Marine marchande a été évincé de ses fonctions par le Conseil des ministres. Au regard de bien de cas antérieurs, l’opinion peine un peu à comprendre cette promptitude, tout de même inhabituelle dans les pratiques gouvernementales.
Alors que le directeur général des Douanes et des Droits indirects, Alain Paul Ndjoubi Ossamy, incarcéré il y a près de deux mois, fait lui aussi l’objet d’accusation de malversations financières, il n’a jamais été remplacé officiellement. On sait tout juste que l’un de ses adjoints (DGA1), Jean-Emmanuel Ndoutoume, assure, sur décision de Régis Immongault, le ministre de tutelle, son intérim depuis le 27 février. De même, depuis son incarcération il y a bientôt un mois, Patrick Landry Oyaya, directeur général adjoint de l’Agence nationale des grands travaux d’infrastructures (ANGTI), n’a pas été «remercié». En remontant un peu plus loin dans le temps, l’on en vient à se souvenir de Jeannot Kalima, secrétaire général du ministère des Mines, soupçonné d’avoir fait main basse sur 595 millions de francs CFA, à la faveur des Fêtes tournantes de l’Indépendance abritées, en 2008, par la province du Haut-Ogooué, alors qu’il était directeur de cabinet du ministre des Travaux Publics. Placé sous mandat de dépôt à «Sans Famille» en août 2014 pour «détournements de fonds publics», il en était ressorti quelques mois plus tard sans que le gouvernement n’ait eu à le démettre de ses fonctions (au ministère des Mines). Aujourd’hui, en liberté provisoire après le paiement d’une caution, il est toujours à son poste.
Détention provisoire ou emprisonnement ferme ?
Comment expliquer dès lors que Léon Ndong Nteme soit viré vingt-quatre heures seulement après son arrivée à «Sans Famille» ? L’empressement du gouvernement à sanctionner ce haut fonctionnaire donne à croire que la mise en détention préventive de l’intéressé est en réalité une sorte d’emprisonnement ferme. Léon Ndong Nteme, bien qu’accusé de détournement de deniers publics et de complicité de détournement de deniers publics, demeure, aux termes de la loi, présumé innocent, jusqu’à preuve du contraire. De nombreux observateurs de la vie publique gabonaise disent ne pas comprendre l’empressement du gouvernement à «punir» un haut-fonctionnaire dont les faits mis en cause n’ont pas encore été formellement démontrés.
Des interrogations fusent donc qui mettent en avant le fait que Léon Ndong Nteme pourrait faire les frais de ce que, depuis sa réhabilitation dans la haute administration en 2016, il s’est bien souvent réclamé de Maixent Accrombessi, l’ancien directeur de cabinet du président de la République. «Peut-être valait-il mieux qu’il ne s’en réclame pas trop», décode un conseiller du ministre des Transports et de la Logistique.
Léon Ndong Nteme a été remplacé au poste de directeur général de la Marine marchande par Ruben Ndzibé, ancien directeur des affaires juridiques du Conseil gabonais des chargeurs (CGC), et – ce qui n’est pas rien- frère de l’ancien ministre Nelson Noël Messone.
Les opérateurs économiques du circuit de la distribution, l’administration, l’autorité portuaire et les syndicats des consommateurs, ont reçu ce 26 avril à Libreville, les clarifications fermes du gouvernement en vue de stopper la hausse des prix.
Le ministre délégué Noël Mboumba face aux opérateurs économiques du circuit de la distribution. © Gabonreview
Le ministre délégué à l’Economie a sévèrement rabroué les opérateurs de la chaine de distribution exerçant au Gabon, coupables, pour nombre d’entre eux, de la hausse des prix constatée sur le terrain. Noël Mboumba a vivement dénoncé le choix délibéré de ces derniers de s’octroyer des marges rendant les produits de consommation beaucoup plus chers pour le consommateur final.
Au cours d’une réunion de clarification, convoquée ce 26 avril à Libreville, le ministre délégué à l’Economie a traduit la fermeté du gouvernement. Celle-ci consistait à «faire intervenir l’autorité de l’Etat en cas de non-respect des mesures du Conseil des ministres du 2 juin 2016». Neuf catégories de produits alimentaires avaient été défiscalisées à cet effet, dont 166 produits de premières nécessités.
Si le membre du gouvernement et ses collaborateurs de l’administration ont jugé excessif le vocable «flambée des prix» pour qualifier le phénomène actuel, ils ont cependant admis que l’inflation est bien réelle. Une hausse qui rend inopérantes les mesures du 2 juin 2016. Car, la taxe sur la Contribution spéciale de solidarité (CSS) ne s’appliquant pas aux produits de première nécessité, ne devrait pas «constituer un prétexte pour accroitre indûment les marges bénéficiaires», a estimé Noël Mboumba.
Ainsi, a prévenu le ministre délégué : «Le gouvernement entend bien faire en sorte que les consommateurs sentent de manière concrète, la baisse des prix tant espérée, aussi bien sur les produits importés que les produits locaux. C’est pour cela que la flambée des prix actuellement observé sur les marchés ne se justifie pas et doit amener les opérateurs économiques, particulièrement les opérateurs portuaires, qui se situent en amont du processus d’établissement des prix, à bien vouloir revoir leurs pratiques».
Par ailleurs, le membre du gouvernement a révélé que des brigades mixtes et les comités provinciaux des prix réactivés, «sont sur le pied de guerre pour s’assurer du suivi des mesures du 2 juin 2016». De fait, Noël Mboumba, a exhorté l’ensemble des parties impliquées à coopérer, notamment en disposant les informations de l’entreprise aux agents enquêteurs. «Des arrêtés actuellement en élaboration par la ministre des Transports en vue d’une mercuriale des prix seront prêts la semaine prochaine», a-t-il annoncé.
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