Une semaine après la grève d’avertissement lancée par le syndicat des magistrats, le ministre de la Justice a initié de nouveaux échanges avec ses différents partenaires sociaux. Alexis Boutamba Mbina leur a assuré de la satisfaction de leurs différentes revendications dans les meilleurs délais.
La grève d’avertissement de 15 jours avec service minimum lancée le 28 novembre dernier par le bureau exécutif du Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag) semble avoir atteint son objectif : faire réagir le gouvernement sur la crise actuelle dans le secteur de la justice au Gabon. Une semaine après, le gouvernement a consenti à entendre à nouveau les magistrats et les greffiers, qui n’ont pas cessé depuis ces derniers mois de crier à une absence de considération à leur égard de la part des autorités.
Alexis Boutamba Mbina, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, a récemment rencontré le Syndicat national des greffiers (Synagref) et le Synamag à qui il a promis la résolution, dans les meilleurs délais, de leurs différentes revendications. Les deux rencontres ont été appréciées des syndicalistes, qui n’ont pas officiellement annoncé l’arrêt de leur mouvement d’humeur.
«Avec les greffiers, nous nous sommes entretenus pour la deuxième fois. Ils avaient quatre points de texte, j’ai donc estimé qu’il fallait mettre en place une commission dans laquelle ils seraient directement impliqués, pour qu’ils ne soient pas soupçonneux du travail de l’administration. Ils y ont été favorables. Avec les magistrats, c’était la troisième rencontre. Et sur leurs six points de revendication, cinq sont en mouvement, le sixième est celui qui concerne tous les fonctionnaires : la question de la PIP [Prime d’incitation à la performance, Ndlr]. Le gouvernement travaille pour que celle-ci soit payée en temps opportun», a assuré le ministre de la Justice, le 5 décembre, sur Gabon 24.
Au sujet de la mise à disposition des bâtiments devant abriter les tribunaux administratifs de Port-Gentil et Franceville, une des principales revendications du Synamag, Alexis Boutamba Mbina, a indiqué que le gouvernement s’est déjà saisi de la question. A Port-Gentil notamment, une entreprise aurait démarré les travaux d’évaluation, qui devraient aboutir à la signature d’un contrat dans lequel sera défini le délai de livraison du bâtiment. La même chose devrait se faire dans le chef-lieu du Haut-Ogooué a promis le gouvernement.
Six mois après la précédente hausse, les prix du gazole et de l’essence ont connu une nouvelle augmentation dans les stations-services. Une nouvelle fois, la mesure gouvernementale n’a été précédée d’aucune communication officielle.
En décembre 2016, les prix du gazole et de l’essence à la pompe ont connu une nouvelle hausse. © Gabonreview.
Au moment où le gouvernement dit avoir initié des mesures visant à lutter contre la vie chère, beaucoup comprennent mal la hausse du prix du gazole et de l’essence observée ces derniers jours sur toute l’étendue du territoire national. Chose pour le moins curieuse, comme au mois de juin dernier, les autorités gabonaises n’ont pas vu la nécessité d’en informer les automobilistes au préalable.
Sans nul doute pour éviter les scènes de panique, qui auraient découlé sur un afflux massif des consommateurs dans les stations-services. N’empêche, l’affaire tombe mal, alors que le panier de la ménagère subit déjà le contrecoup de la crise de l’industrie pétrolière.
Si en juin 2016 le prix du litre de gazole, après avoir connu une baisse quatre mois plus tôt, était passé de 435 francs à 480 francs, les économistes avaient justifié cette hausse par l’arrêt de la subvention aux produits pétroliers. Le litre d’essence, lui, avait augmenté de 30 francs, passant de 525 francs à 555 francs.
Depuis quelques jours, ces prix ont connu une hausse de 2%. Alors que les prix du litre de pétrole (275 francs) et de la bouteille de butane (5 450 francs) sont restés inchangés, les automobilistes déboursent désormais 495 pour le litre de gazole et 565 pour le litre d’essence.
Au Syndicat libre des transporteurs terrestres du Gabon (SYLTTG), où l’on attend de voir publier la structure des coûts pour comprendre le bien-fondé de la mesure gouvernementale, cette nouvelle augmentation fait déjà craindre des «conséquences néfastes» sur la vie des populations.
Selon Jean Robert Menié, président de ce syndicat, il y a notamment lieu de craindre, dans un premier temps, «une conséquence dramatique sur le secteur des transports terrestres», en raison de la hausse des charges variables qui devraient découler de l’augmentation des prix de carburants à la pompe. Le leader syndical ne manque pas d’y voir une nouvelle tentative des autorités d’asphyxier le secteur.
En deuxième temps, cette nouvelle augmentation pourrait entraîner «un risque de dérégulation du coût des transports terrestres», qui affectera les usagers déjà victimes des précédentes mesures ayant impacté les transporteurs terrestres. Enfin, pour le SYLTTG, il faut aussi craindre «une difficulté grandissante chez le reste des consommateurs, pouvant créer à terme l’inflation générale des prix».
Les commerçants des petites et grandes surfaces, préviennent les syndicalistes, pourraient profiter de la situation. Mais ça, le gouvernement ne semble pas y avoir réfléchi.
Les contours de la dette publique ont été dressés dans une étude réalisée par Mays Mouissi. Un document édifiant dans lequel l’analyste économiste a invité l’Etat à une plus grande maitrise de l’endettement face à la conjoncture actuelle.
Regroupant l’ensemble des engagements financiers pris sous formes d’emprunts par l’État, les collectivités publiques et les organismes qui en dépendent directement, la dette publique a été au centre d’une étude menée par Mays Mouissi : «Dette publique du Gabon : Etats des lieux, évolutions et perspectives».
D’entrée de jeu, l’analyste économique a détaillé la composition de la dette publique. Celle-ci est ainsi composée de la dette extérieure, qui regroupe l’ensemble des dettes de l’Etat envers des bailleurs étrangers : Etats, entreprises et personnes physiques. Et de la dette intérieure, composées de dettes de l’Etat contractées à l’intérieure des frontières nationales et libellées (souvent) en monnaie locale (encours stable car absence d’écarts liés aux fluctuations monétaires).
Selon Mays Mouissi, la dette du Gabon est passée de 888 milliards de francs CFA à 3988 milliards, entre 1990 et 2016, dont plus de 90% de dette extérieure. Depuis 2009, l’encours de la dette publique a été multiplié par 2,5. «La dette devrait continuer de croitre compte-tenu des impacts défavorables de la baisse des prix du pétrole sur les ressources budgétaires», a estimé Mays Mouissi.
Par ailleurs, cette étude a démontré que le service de la dette absorbe environ plus de 23% des ressources propres de l’Etat. Et qu’en moyenne, le service de la dette a représenté́ une charge de 435 milliards francs CFA chaque année depuis 2009. Aussi, le service de la dette est resté relativement stable depuis 2009, passant de 421 milliards à 468 milliards francs CFA en 2016.
«La progression de la dette publique, le recul des ressources budgétaires et le prolongement de la baisse des cours du pétrole, devraient conduire l’Etat gabonais à assurer une plus grande maitrise de l’endettement», a conseillé Mays Mouissi.
Cette démarche permettrait ainsi au pays d’éviter d’ajouter aux difficultés liées au ralentissement économique, des difficultés supplémentaires induites par un endettement excessif.
Dans ce sens, il a proposé quelques pistes de solution pour réduire le poids de la dette sur l’économie. «Il existe différentes méthodes pour réduire le poids de la dette dans une économie. Ces méthodes consistent soit à un accroissement des revenus de l’Etat, soit à une baisse de la dépense publique, soit à une révision des conditions de règlement de la dette», a expliqué Mays Mouissi.
Des solutions qui pourraient cependant se heurter à un triste constat : les stratégies d’endettement définies par le Gabon ces dernières années, ne sont pas respectées dans le temps.
Issu d’un partenariat public-privé, le centre d’enseignement à distance créé au sein de l’Institut national de la poste, des technologies de l’information et de la communication (INPTIC) a officiellement été inauguré le 6 décembre par le ministre en charge de l’Economie numérique, Alain-Claude Bilie-By-Nze, en présence du chef de bureau de l’Unesco, Vincenzo Fazzino.
Alain-Claude Bilie-By-Nze, procédant à la coupure du ruban, le 6 décembre 2016 à Libreville. © Com. MENCCA
Financé par Airtel Gabon dans le cadre du programme «Former ma génération – GABON 5000», ce centre pleinement opérationnel est destiné à accueillir une des composantes majeures du projet global, celle du soutien scolaire par la formation à distance.
En rappelant que cette initiative trouve son origine dans l’annonce faite par le Chef de l’Etat, SE Ali Bongo Ondimba, lors du 2e New York Forum Africa, en harmonie avec l’ambition présidentielle visant à offrir au Gabon une position de «référence régionale dans les nouveaux métiers des technologies de l’information et de la communication», le ministre a souhaité que «la jeunesse gabonaise s’approprie ces technologies afin de devenir des acteurs clés du développement multisectoriel qui dessine déjà la nouvelle économie mondiale».
«Le département dont j’ai la charge, a poursuivi Alain-Claude Bilie-By-Nze, a entrepris de doter le Gabon d’une infrastructure numérique de rang mondial sur l’ensemble du territoire, permettant le développement d’une large gamme d’e- services. L’accès aux contenus des enseignements, désormais disponibles en ligne grâce à la mise en service de ce centre, constitue un atout majeur, indispensable pour l’accroissement des performances des apprenants».
Ce centre permet de faire bénéficier le Gabon de l’expérience acquise par le ‘‘modèle Avicenne’’ pour la formation des enseignants (objectif initial 200) sur l’ingénierie pédagogique de production des cours scientifiques en ligne, afin d’assurer un soutien efficace des élèves en classes d’examen (Terminale et 3e), avec le concours du personnel formé pour cela à l’INPTIC et des encadreurs pédagogiques de l’Institut pédagogique national (IPN).
Chargée de la mise en œuvre du programme en étroite collaboration avec le gouvernement gabonais, l’Unesco déploie ainsi pour la première fois en Afrique centrale le concept labellisé de Campus virtuel Avicenne, tel qu’adopté par les gouvernements dans le cadre du Plan d’action régional pour l’économie de la connaissance et par les ministres en charge des technologies de l’information et de la communication des pays africains en mai 2008. Cette approche novatrice intègre également le Plan d’action consolidé pour la science et la technologie en Afrique 2008- 2013 de l’Unesco et de l’Union africaine.
Nommé d’après le nom latin du philosophe et scientifique médiéval persan du 10e s. Ibn Sina, le Campus virtuel Avicenne utilise les technologies de l’information et de la communication pour aider les élèves à apprendre et à partager leurs compétences, ressources et résultats de recherche. Avicenne a été lancé par l’Unesco en novembre 2002 avec un financement de la Commission européenne à travers son programme de la Société de l’information euro-méditerranéenne.
Le président de la République a entamé le 6 décembre 2016 une visite d’Etat en République populaire de Chine à l’invitation de son homologue Xi Jinping. Ce premier déplacement hors du continent africain depuis sa réélection, devrait permettre à Ali Bongo d’insuffler une nouvelle dynamique à la relation de plus de quarante ans, qui unit le Gabon à la deuxième puissance économique du monde. Ci-après, le communiqué de la Direction de la communication présidentielle.
Six ans et demi après sa rencontre avec le Président Hu Jintao en marge de l’exposition universelle de Shanghai, un an après un échange direct avec le Président Xi Jinping lors du Forum sur la coopération Chine-Afrique, Ali Bongo Ondimba arrive en Chine accompagné d’une délégation composée de Pacôme Moubelet Boubeya (Affaires étrangères), Régis Immongault (Economie), Madeleine Berre (Commerce) et de plusieurs acteurs économiques gabonais. Un forum économique et une série d’audiences avec des dirigeants d’entreprise valoriseront les possibilités d’investissements au Gabon et ouvriront des marchés à l’export pour la production nationale.
Accompagné de son épouse, la Première dame Sylvia Bongo Ondimba, le Président a été accueilli à Pékin en fin de journée par le vice-Ministre chinois des Affaires étrangères Zhang Ming et conduit à la résidence des hôtes d’Etat de Diàoyútái. Ali Bongo Ondimba s’entretiendra mercredi avec son homologue chinois, entretien suivi de la signature de plusieurs accords et d’un banquet d’Etat offert à la délégation dans le cadre majestueux du Grand palais du peuple. Il s’entretiendra en outre avec le Premier ministre et le président de l’Assemblée populaire nationale.
La Chine est le troisième fournisseur du Gabon avec un volume d’importation de 8,6% et son premier client avec un volume d’exportation égal à 14,2%. Dans un livre blanc qui vient d’être publié à Pékin, le développement – ‘‘priorité absolue’’ – est présenté comme une expérience à partager : la Chine a fait sortir 700 millions de personnes de la pauvreté en un peu plus de 30 ans de réformes et d’ouverture. Le Président de la République conclura cette visite d’Etat par la province du Guangdong qui, grâce à ses zones économiques spéciales, hisse son PIB au quinzième rang mondial.
Commentaires