Si le FMI s'est dit optimiste sur les mesures prises par le Gabon face à la crise du pétrole, l'Onep, elle, est bien plus alarmiste. D'après l'organisation, plus de 500 emplois seraient aujourd'hui menacés dans différentes entreprises comme Sodexo Gabon ou Spie OGS. S'ajoutent les tensions chez Maurel & Prom où la grève d'octobre pourrait reprendre.
L'ONEP estime qu'après avoir été mise en pause le temps des élections, la crise sociale reprend de plus belle. L'organisation demande donc à l'Etat d'intervenir soit pour rembourser sa dette auprès de certaines sociétés, soit pour aider les salariés licenciés. « Les tensions se sont multipliées et l’Onep n’hésitera pas à entrer en grève dans toutes les entreprises qui initierait un projet de licenciement, assure Sylvain Mayabi Binet, secrétaire général adjoint de l'Onep… nous refusons que des travailleurs soient envoyés à la pauvreté… »
Le ministre de la Communication n'a pas minimisé la situation. Mais Alain-Claude Bilie Bi Nze attend que les entreprises saisissent le gouvernement. « Il y a de vraies difficultés aujourd’hui dans le secteur pétrolier. Nous tentons d’y faire face ! Nous attendons d’être officiellement saisis par les entreprises concernées pour regarder ce que prévoit la loi et comment protéger au mieux les travailleurs du secteur ».
La presse gabonaise affirme également que Shell Gabon chercherait à vendre ses actifs. Le ministre n'a pas confirmé mais précisé que si c'était le cas, l'Etat et l'entreprise devraient voir comment organiser ce désengagement dans le respect des accords en vigueur.
Dans un communiqué, Spie OGS explique devoir procéder à des licenciements suite à la perte d'un contrat auprès de Total Gabon. L'entreprise ajoute avoir déposé une demande d’autorisation de licenciement et prévu des mesures d’accompagnement. La société se dit attachée au maintien d’un dialogue social exemplaire et elle étudiera les solutions permettant de réduire l’impact social de cette décision.
A l’occasion de son récent séjour dans sa ville natale, les 2 et 3 décembre derniers, le ministre des Transports s’est prêté aux questions de Gabonreview. De son combat pour l’apaisement à Bitam à son nouveau costume de leader politique de cette localité, Flavienne Mfoumou Ondo n’élude aucun point.
Gabonreview :Aujourd’hui membre du gouvernement, quelle sera votre partition dans le cadre du rassemblement des filles et fils du Ntem, après les tensions postélectorales ?
Flavienne Mfoumou Ondo : Chacun de nous a une partition à jouer, comme l’ont déjà fait le chef de l’Etat et le Premier ministre en formant un gouvernement d’union nationale. En tant que chef de nos différents départements ministériels, nous avons également la mission de jouer un rôle et relever d’autres défis. Le département du Ntem est le mien, et pour rassembler les filles et les fils de cette localité, je n’ai pas de potion magique. Encore moins de solution miracle, si ce n’est leur demander de me rejoindre, de me soutenir.
Car s’ils ne le font pas, s’ils ne se mettent pas derrière moi pour que nous puissions travailler et avancer ensemble, pour le relèvement de notre département et de notre Nation, je ne pense pas que nous pourrions atteindre les objectifs que nous nous sommes tous fixés. C’est-à-dire le développement de notre pays et la relance de son économie, mais aussi l’objectif d’apaisement des tensions.
Pourriez-vous revenir avec nous sur la qualité des rapports que vous entretenez avec les notables politiques de Bitam ?
Je dirais qu’avec les notables politiques de Bitam, les rapports sont excellents. Vous savez cependant que l’on ne peut faire l’unanimité. Qu’à cela ne tienne, je ne demande pas aux filles et fils de Bitam de m’aimer moi, mais d’aimer leur commune et leur département, qui est notre dénominateur commun. Même si des gens ne m’aiment pas, qu’ils se rapprochent ou se mettent derrière moi, pour m’aider à relever ce défi : faire en sorte que le département du Ntem ne reste pas en arrière-plan.
La configuration actuelle dans votre département fait très certainement de vous le principal leader politique de Bitam. Pensez-vous avoir les épaules suffisamment larges pour endosser ce costume ?
Selon les saintes écritures, lorsque Dieu vous met face à une épreuve, il vous donne également les moyens pour faire face à cette difficulté. Dans le même sens, le Tout-Puissant donne également les plus durs combats à ses plus vaillants guerriers. Je pense que j’en suis un et que si le chef du gouvernement a porté son choix sur moi, c’est qu’il pense que je pourrai. Et avec l’appui de mes frères et sœurs du Ntem qui, en plus d’être volontaires aiment tellement notre département, je dirai, j’y parviendrai. Car je ne suis pas seule.
Vous êtes à la tête du ministère des Transports et de la Logistique. Quels projets à caractères économique et social initierez-vous pour aider les populations gabonaises, et particulièrement bitamoises, à améliorer leurs conditions de vie ?
En ce qui concerne le département, nous avons des projets à très court terme, énoncés par le Premier ministre lors de la présentation de sa politique générale. Ce sont donc ces projets que nous devons réaliser sur les 100 premiers jours du nouveau gouvernement. A côté de ça, nous avons des projets à court, moyen et long terme. Au sein du ministère des Transports, nous œuvrons actuellement à la matérialisation de ces projets.
Je suis convaincue que les propositions que je ferai pourraient trouver leur place au sein du gouvernement. Par ailleurs, il n’y a pas de projets que je puisse réaliser toute seule. Certes il y en qui sont exclusifs au ministère des Transports, mais également d’autres qui sont beaucoup plus transversaux. C’est le cas de route. Je suis certes ministre des Transports, mais ce n’est pas moi qui fais les routes.
La cour constitutionnelle a approuvé le 2 décembre 2016, la décision du gouvernement de reporter les élections des députés au plus tard le 29 juillet 2017.
Les neuf juges de la Cour constitutionnelle ont rendu le 2 décembre dernier, leur verdict sur la saisine du gouvernement qui sollicitait un report de l’organisation des élections législative prévu se tenir dans les délais constitutionnels au plus tard le 17 décembre 2016. Pour le pouvoir en place, «il serait impossible de respecter les délais constitutionnels, pour cas de force majeure».
Ainsi, après examen de la saisine, la haute juridiction a approuvé le report des élections des députés. «Les difficultés financières ainsi que la prise en charge dans l’urgence, des dépenses imprévues consécutives aux violences enregistrées à l’issue de l’élection du président de la République du 27 août 2016 constituent un cas de force majeure autorisant l’organisation de l’élection des députés à l’Assemblée nationale au plus tard le 29 juillet 2017», indique le rendu la Cour constitutionnelle. Une conclusion qui conforte la volonté du gouvernement qui souhaite que le dialogue national voulu par le président de la République se tienne avant ce scrutin législatif.
Une décision qui, bien que les motifs ne soient pas les mêmes, rejoint les avis et les intentions du camp Jean Ping, ainsi que celle d’une frange significative de l’opposition, qui s’opposent formellement à l’organisation des prochaines élections législatives en l’état actuel de la crise postélectorale qui semble difficile à resorber.
Pour certains, il serait judicieux d’aller au dialogue pour régler au préalable un certain nombre de questions. Notamment celles en rapport avec la loi électorale, le découpage électoral, la Constitution, les institutions en charge de l’organisation des élections, etc. «Car y aller dans les conditions actuelles, déboucherait à nouveau sur des contestations», estime le président de la Convention nationale de l’interposition (CNI).
Pour d’autres, l’heure n’est ni au Dialogue, encore moins aux élections législatives. Selon les affidés de l’ancien candidat consensuel de l’opposition, tant que Jean Ping n’est pas installé au pouvoir, il faudra mener des actions de boycott du pouvoir, pour montrer qu’il est illégitime et rejeté.
Lancée le 28 novembre dernier, la grève du syndicat national des Magistrats du Gabon, (Synamag) est largement respectée par les membres de ladite corporation. Et pour preuve, le mardi 29 novembre courant, les bureaux et les salles d’audience du tribunal de Libreville étaient désertes.
Décidés à voir leurs revendications satisfaites, les Magistrats observent le mot d’ordre de grève décrété par leur syndicat, ce début de semaine. « La grève est observée à presque 95% sur l’ensemble du territoire », s’est réjoui Germain Nguema Ella, Président du Syndicat National des Magistrats du Gabon (Synamag).Au tribunal de Libreville, aucun procès n’a eu lieu, le tribunal est pour ainsi dire paralysé. « Et pour couronner le tout, le courant a été coupé dès le lundi, jour de notre conférence de presse. Une manœuvre pour nous empêcher de tenir notre conférence mais nous l’avons tenu sans lumière ici au palais de justice et, bien que jusque-là l’électricité n’a pas encore été rétablie, nous tenons » a déclaré le président du Synamag.
Un mouvement d’humeur de 15 jours déclenché par les toges noires pour réclamer l’indépendance de la justice. « Nous ne pouvons pas comprendre que des Magistrats soient nommés par des politiques et cela à tous les échelons, à tous les niveaux », s’est exclamé Germain Nguema Ella qui estime que dès lors l’efficience et la neutralité du magistrat n’est plus garantie.
Plusieurs autres points contenus dans le cahier de charge du Synamag et constituant des préalables à respecter avant la levée ou suspension du mouvement d’humeur des magistrats.Un cahier de charges actuellement sur la table du Ministre de la Justice. « Les revendications des Magistrats sont fondées. Dans un pays sérieux, les Magistrats ne peuvent pas manquer de toges, ne peuvent pas se soumettre aux contraintes des politiques ou aux obligations de ces derniers qui décident en plus de les affecter où ils veulent et parfois en violation de la compétence judiciaire du juge qui passera 10 ans après de sa juridiction d’origine vers une autre juridiction. C’est terrible ! Pour toutes ces choses mal pensées et mal affinées par le politique, nous parents subissons. J’avais un procès aujourd’hui, il ne peut se tenir, en plus nous sommes nombreux » a déclaré une dame sous couvert d’anonymat.
La nouvelle Centrale Thermique de Port-Gentil a été livrée le mercredi 30 novembre 2016. D’une capacité de 105 mégawatts et construite par la société israélienne Téléménia, elle fournira de l’électricité à Port-Gentil. La zone franche de l’île Mandji sera également alimentée. La société Télémania a déjà montré ses preuves au Gabon. Elle a construit la centrale à gaz d’Alenakiri dans la commune d’Owendo, près de Libreville.
La construction de cette nouvelle centrale thermique vise deux objectifs. Elle va d’abord renforcer l’offre énergétique au sein de la capitale économique. Elle va également favoriser l’implantation des nouveaux opérateurs économiques attendus pour le développement de la Zone Franche de l’Ile Mandji.
Le projet de construction de cette centrale a débuté le 11 août 2011. C’était lors du Conseil des ministres délocalisé tenu dans la province de l’Ogooué-Maritime, dont Port-Gentil est la capitale. Le président Ali Bongo Ondimba avait pris l’engagement de trouver une solution durable à la question d’approvisionnement en électricité de la ville pétrolière. Mais, la durée des travaux était longue. Pourquoi ?
« L’inauguration ne se fait que maintenant parce qu’il fallait construire un transformateur assez puissant pour recevoir l’énergie produite par la centrale ». Ce sont les explications données par une source proche du dossier. Pour notre source, il fallait également mettre à niveau les équipements de la SEEG.
La centrale est désormais connectée au réseau de la Société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG). Qu’est-ce qui va changer avec la mise en fonction de ce nouvel outil ? Notre source explique : « la qualité de l’électricité sera meilleure et le phénomène de délestages sera désormais un souvenir ».
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