Après avoir passé plus de 20 ans au poste de secrétaire général du ministère de l’Intérieur, Lambert-Noël Matha prend le contrôle de ce département stratégique.
Passage en revue des troupes par Lambert-Noël Matha (au centre), lors de la cérémonie de passation de charges, le 4 octobre 2016. © Ministère de l’Intérieur/J.E.N. Mangala
Lambert-Noël Matha (à g.) et Pacôme Moubelet-Boubeya. Et quelques moments de la cérémonie de transmission de charges, le 4 octobre 2016 au Delta Postal (Akanda). © Ministère de l’Intérieur/J.E.N. Mangala
Le nouveau ministre de l’Intérieur, Lambert-Noël Matha, a officiellement pris ses fonctions, le 4 octobre dernier à Libreville. La passation de charges a été supervisée par Vincent Rawambya, secrétaire général adjoint du gouvernement. Pacôme Moubelet-Boubeya, l’ancien ministre de l’Intérieur, a affirmé avoir accompli les missions que lui avaient assignées les plus hautes autorités du pays durant son passage à la tête de ce département.
Cette réussite, a-t-il rappelé, est le résultat de l’implication de chacun de ses collaborateurs, notamment le ministre délégué, Guy Maixent Mamiaka, et le secrétaire général, Lambert-Noël Matha ; véritable âme de ce ministère. En effet, le nouveau ministre connait la «maison» mieux que quiconque pour y avoir passé plus de 20 ans comme secrétaire général de ce ministère stratégique.
Né en décembre 1958 à Brazzaville, Lambert-Noël Matha a fait ses études primaires et une partie du secondaire à Franceville, dans le Haut-Ogooué. La seconde partie se fera au lycée national Léon Mba où il obtiendra son baccalauréat. Il intègre l’Université Omar Bongo avant de s’inscrire à l’Université de Bordeaux 1, en France. Nanti d’un diplôme en sciences politiques et histoire politique, obtenu au sein de cette université, il s’inscrit à l’Ecole nationale d’administration du Gabon (Ena). Il en sortira en 1993 pour intégrer la fonction publique en 1994, en qualité de chargé de mission à la primature.
Le 8 juin 1995, il est catapulté à la tête du secrétariat général du ministère de l’Intérieur, poste qu’il va quitter le 2 octobre dernier pour devenir le patron de ce département.
La relance de l’économie, la préparation du dialogue politique et la mise en œuvre des mécanismes de solidarité nationale en faveur des couches les plus vulnérables de la société. Telles sont les priorités pour le développement du Gabon, selon le président de la République et le gouvernement.
Le président de la République et le gouvernement, au sortir du Conseil des ministres du 4 octobre 2016. © DCP-Gabon
En attendant le dévoilement prochain de la feuille de route du gouvernement «d’ouverture», pour la matérialisation du programme de l’égalité des chances, le Premier ministre, Issoze Ngondet, et les membres de son équipe, sont plus ou moins déjà fixés les défis qui les attendent en ce début du second septennat d’Ali Bongo.
Le président de la République a été un peu plus clair lors du premier Conseil des ministres de son second mandat, le 4 octobre 2016, en déclinant les trois actions censées panser les «profondes blessures» de la crise postélectorale. Il s’agit : d’œuvrer au plus vite à la relance de l’économie, à la préparation du dialogue politique et à la mise en œuvre des mécanismes de solidarité nationale en faveur des couches les plus vulnérables de la société dans le cadre du programme pour l’égalité des chances. «Le gouvernement doit, sans délai, proposer aux Gabonaises et aux Gabonais des mesures concrètes pour améliorer leur bien-être, leur épanouissement, tout en rassurant nos différents partenaires économiques, tant au plan national qu’international, afin de concevoir de nouveaux mécanismes à même de maintenir et de favoriser la confiance, source de création de plus d’emplois et de richesse», indique le communiqué final du Conseil des ministres.
Olam Palm Gabon a récemment reçue la certification RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil) pour sa plantation de palmes d’Awala près de Kango. Ce qui augmente de 30% la surface de palmeraies certifiées durables en Afrique.
Ali Bongo Ondimba et des membres de l’ancien gouvernement posant avec la première récolte de la plantation d’Awala. © D.R.
Olam Palm Gabon vient de rejoindre le cercle restreint des entreprises certifiées RSPO, dans le secteur de la production d’huile de palme. C’est l’un des grands projets d’Olam palm Gabon qui reçoit cette distinction. Il s’agit de nouvelles plantations et son usine de transformation d’huile de palme près de Kango. Le développement de cette plantation de palmiers par Olam, en joint-venture avec l’Etat gabonais, a commencé en 2011.
Cette plantation de 6.700 hectares (ha) se situe sur une concession de 20.000 ha, dont le reste est géré par Olam pour la conservation de la biodiversité et le carbone forestier, et la protection des captages d’eau, dans le respect des exigences de la RSPO. Cette certification a permis à l’Afrique une augmentation de 30% la surface de palmeraies certifiées durables.
La plantation d’Awala est l’une des deux palmeraies développées au Gabon par Olam pour un investissement total de 291 milliards de francs CFA, la seconde étant à Mouila (30 111 ha).
Olam a commencé ses opérations au Gabon en 1999 et développe actuellement sept projets industriels et agro-industriels dans un certain nombre de joint-ventures avec l’Etat Gabonais. Olam avait choisi d’investir au Gabon en raison de sa stabilité politique, le potentiel logistique, et son climat favorable. Il est à noter que seuls 17% des plantations de palmiers à huile sont certifiées durables dans le monde.
Dans un communiqué daté du 3 octobre et signé de son secrétaire exécutif, Minault Maxime Zima Ebayard, l’Union nationale (UN), parti politique auquel appartenait jusque-là Estelle Ondo, a précisé «ne pas se reconnaitre dans cette nomination qui n’engage que l’intéressée».
Deux jours après sa nomination au poste de ministre de l’Economie Forestière, de la Pêche et de l’Environnement chargé de la protection et de la gestion durable des Ecosystèmes, dans le nouveau gouvernement dit d’ouverture, Estelle Ondo vient de se faire désavouer par sa formation politique, l’Union nationale.
Si son entrée au gouvernement peut être justifiée par le souci d’ouverture voulu par Ali Bongo après sa réélection, afin de retrouver toutes les sensibilités politiques et forces vives de la Nation, l’UN entend et déclare se démarquer totalement de cette démarche.
En effet, dans un communiqué signé de son secrétaire exécutif, le parti de Zacharie Myboto «précise ne pas se reconnaître dans cette démarche qui n’engage que l’intéressée». Par ailleurs, le bureau national du parti, réuni le 3 octobre 2016, a «décidé de la mise en place d’une procédure disciplinaire à son encontre». Une action qui, précise le même communiqué, sera «engagée conforment aux dispositions des statuts et règlements intérieurs de l’Union nationale».
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