Dans le cadre de la diversification de l’économie engagée sous son premier mandat, le chef de l’Etat entend s’appuyer sur le modèle saoudien, essentiellement axé sur la promotion des industries hors pétrole.
Engagé dans la diversification de son économie, le Gabon entend marcher sur les traces de l’Arabie Saoudite qu’il a pris comme modèle. Apres sa réélection, Ali Bongo a dit s’être inspiré du programme «Vision Arabie 2030» pour promouvoir les industries hors du champ pétrolier et stimuler l’économie du pays.
«Tout comme les États du Golfe, le Gabon a lancé un processus visant à diversifier son économie loin de la dépendance traditionnelle sur les secteurs du gaz et du pétrole», a déclaré le chef l’Etat gabonais dans une interview publiée, ce 4 octobre, par Asharq al-Awsat. «Par conséquent, nous partageons de nombreux intérêts communs avec les pays du Golfe», a poursuivi Ali Bongo, soulignant que l’Arabie saoudite a considérablement développé son économie au cours des dernières années et est devenu«modèle pour le Gabon dans la diversification économique».
Vantant l’étroitesse des relations économiques entre les Etats du Golfe et son pays, Ali Bongo s’est montré désireux d’apprendre de l’expérience saoudienne dans la mise en œuvre de sa vision et de son programme de transformation nationale, soulignant que le Royaume a été un modèle pour les pays qui cherchent à renforcer leurs économies et diversifier leurs ressources.
«Nous sommes toujours prêts à ouvrir de nouvelles portes aux investissements français. Mais en même temps, nous sommes impatients d’avoir des partenaires commerciaux de l’Afrique du Sud, du Nigeria et d’autres pays», a-t-il confié. Pour le président gabonais, il est plus que nécessaire de lutter contre la pauvreté et le chômage au Gabon. «Mon objectif est de transformer la société gabonaise dans un environnement d’égalité des chances pour tous», a-t-il affirmé, disant être ouvert aux investissements étrangers, en particulier ceux en provenance du Moyen-Orient et du Golfe.
Le président gabonais a également abordé les mesures prises pour faire face à la baisse du prix du pétrole. «Depuis l’adoption de la stratégie de réforme en 2009, le gouvernement a investi 6,5 milliards d’euros dans le développement de l’infrastructure moderne(…) visant à transformer le pays en un centre industriel prospère sur le continent africain», a-t-il indiqué.
Convaincu de travailler à l’atteinte des meilleurs intérêts des Gabonais, Ali Bongo estime que le programme «Egalité des chances» permettra la création d’une centaine de milliers de nouvelles possibilités d’emploi d’ici 2020.
Jusqu’ici cantonnée à développer les participations de l’Etat dans le secteur pétrolier, la Société nationale des hydrocarbures se lance dans la production avec l’acquisition de la licence Mboumba.
Cinq ans après sa création en 2011, Gabon oil company (Goc) vient d’annoncer l’acquisition de sa première licence d’exploitation dénommée Mboumba. La Société nationale des hydrocarbures entend ainsi profiter de cette opportunité pour générer rapidement des revenus suffisants afin de concurrencer les compagnies internationales dans le domaine de la production de brut.
«Le champ Mboumba a été signé il y a quelques jours avec le ministère en charge du pétrole», a révélé le directeur général de la Goc sur agenceecofin.com. «Notre stratégie est d’optimiser à travers lui, nos revenus à terre pour générer suffisamment de liquidités, pour que dans deux ou trois ans, nous puissions nous affirmer comme un acteur majeur des découvertes en mer», a poursuivi Arnauld Engandji-Alandji.
Si aucun chiffre n’a été révélé sur le montant de la transaction, des indiscrétions rapportent que ce champ appartenant autrefois à Total Gabon a été retiré de son portefeuille pour permettre à la major pétrolière faire face aux effets de la crise pétrolière actuelle. Situé entre Port-Gentil et Libreville, le champ Mboumba génère jusqu’à 1500 barils de pétrole par jour et possède un potentiel gazier intéressant.
Le Gabon a attribué beaucoup de nouvelles licences offshore au cours de ces cinq dernières années, dans l’espoir que les explorateurs trouveraient de vastes réserves pétrolières dans les fonds marins. La baisse des prix du pétrole a cependant douché cette ambition. Récemment redevenu membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), le Gabon produit 220 000 barils de pétrole par jour, essentiellement extraits par Total et Shell.
Les encourageant à «ouvrir un nouveau chapitre», les représentants de l’Europe au Gabon ont récemment assuré les autorités gabonaises de leur soutien.
Si les relations étaient tendues entre le Gabon et certains de ses partenaires internationaux depuis l’annonce des premiers résultats du scrutin présidentiel d’août 2016, elles semblent se réchauffer peu à peu ces derniers jours. Après avoir suscité le courroux des autorités gabonaises, en émettant des doutes sur les résultats du scrutin, la France et l’Union européenne, en l’occurrence, ont récemment donné des signes d’apaisement, après la formation du premier gouvernement du second septennat d’Ali Bongo.
En plus de ceux de la Russie et de la Chine, les ambassadeurs de France et de l’Union européenne, sont allés féliciter Emmanuel Issoze Ngondet, le 3 octobre 2016. Pour les deux représentants européens, il s’est notamment agi de renouveler la confiance de l’Europe au Gabon. Mais davantage d’encourager les autorités gabonaises à chercher l’apaisement à travers le dialogue politique auquel a appelé Ali Bongo, il y a quelques semaines. Un dialogue supposé sortir le pays de la crise générée par la dernière élection présidentielle.
«Après la période troublée qu’a connue le Gabon, il est important aujourd’hui de regagner la confiance, de renouer les fils du dialogue et de favoriser la réconciliation et le respect de l’Etat de droit», a exhorté Dominique Renaux au terme de son audience avec le nouveau chef du gouvernement gabonais. Pour l’ambassadeur de France au Gabon, ce n’est qu’à travers ces mesures que le Gabon parviendra à «faire face aux défis économiques et sociaux» qu’il s’est lancé. Il n’a d’ailleurs pas manqué d’affirmer que la France sera aux côtés des autorités gabonaises pour leur permettre d’atteindre leurs objectifs.
Le même «message de soutien et d’encouragement» a été relayé par Helmut Kulitz auprès d’Emmanuel Issose Ngondet. Le chef de délégation de l’Union européenne au Gabon a également tenu à inviter les autorités gabonaises à saisir «l’opportunité d’ouvrir un nouveau chapitre». Comme quoi, tout semble revenir au beau fixe entre le Gabon et l’Europe, dont le positionnement, au terme de l’élection présidentielle, avait trop vite laissé présager un étiolement durable de confiance entre les deux parties.
Après une longue attente ce 2 octobre 2016, c’est autour de 22 heures 40 minutes que le Premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet, a publié la liste du nouveau gouvernement dit d’ouverture, composé de 40 membres.
Composé à près de 30% de femmes, largement ouvert, selon le Premier ministre, à toutes les forces vives de la Nation, la nouvelle équipe gouvernementale dispose en son sein de personnalités appartenant à la Majorité, mais aussi des membres de l’Opposition, ainsi que des acteurs de la société civile. Le plus en vue dans la liste reste Bruno Ben Moubamba, arrivé troisième à la dernière élection présidentielle avec 0,59% des suffrages exprimés. Il fait figure de membre de l’opposition dans ce nouveau gouvernement et arrive directement au poste de Vice-Premier ministre, ministre de l’Urbanisme et de l’habitat social et du Logement. C’est la deuxième personnalité dans l’ordre de protocolaire de ce cabinet. Si l’on note également que ce gouvernement a été renouvelé de moitié quant au personnel de la précédente équipe, un autre opposant, Pierre Claver Maganga Moussavou, y a fait entrer son fils, Biendi Maganga Moussavou, au département de la Promotion des Petites et Moyennes Entreprises, charge de l’Entreprenariat national tandis qu’un membre de l’Union nationale, Estelle Ondo, y figure à l’Économie forestière, la Pêche et l’Environnement. On pourrait dire qu’un meilleur poste lui a échu par rapport à la plupart des femmes faisant leur entrée au gouvernement ; la grande majorité d’entre elles occupant des postes de ministre délégué.
Ci-après, l’intégralité de la composition du premier gouvernement du deuxième septennat du président Ali Bongo Ondimba.
1- Premier ministre. Chef du gouvernement
Monsieur Emmanuel Issoze Ngondet
2- Vice-Premier ministre, Ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat social et du Logement
Monsieur Bruno Ben Moumbamba
MINISTRES D’ETAT
3- Ministre d’Etat, ministre du Développement Social et Familial, de la Prévoyance sociale et de la Solidarite nationale
Monsieur Paul Biyoghe Mba
4- Ministre d’Etat, ministre des Infrastructures, des Travaux publics et de l’Aménagement du territoire
Monsieur Jean Pierre Oyiba
5- Ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Francophonie et de l’Integrat1on reg1onale, charge des Gabonais de l’étranger
Monsieur Pacôme Moubelet Boubeya
6- Ministre d’Etat, ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation des cadres
Madame Denise Mekame N’ne, épouse Taty
7- Ministre d’Etat, ministre de l’Eau et de l’Énergie
Monsieur Guy-Bertrand Mapangou
8- Ministre d’Etat, ministre de l’Économie numérique, de la Communication, de la Culture et des Arts
Monsieur Alain Claude Bilie-Bi-Nze
9- Ministre d’Etat, ministre des Relations avec les Institutions constitutionnelles, charge du Dialogue politique
Monsieur Francis Nkea
MINISTRES
10- Ministre de l’Économie, de la Prospective et de la Programmation du Développement
Monsieur Régis Immongault Tatangani
11- Ministre, Secrétaire général de la présidence de la République, charge de la Défense nationale
Monsieur Etienne Massard Kabinda Makaga
12- Ministre de l’Économie forestière, de la Pêche et de l’Environnement, charge de la Protection et de la gestion durable des Écosystèmes
Madame Estelle Ondo
13- Ministre de la Justice, Garde des sceaux, chargé des Droits humains
Monsieur Alexis Boutamba
14- Ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation technique et professionnelle, et de l’Insertion des jeunes
Monsieur Eloi Nzondo
15- Ministre de la santé publique et de la Population
Monsieur Léon Nzouba
16- Ministre du Pétrole et des Hydrocarbures
Monsieur Étienne Dieudonné Ngoubou
17- Ministre de l’Egalite des chances
Monsieur Blaise Louembe
18- Ministre de la Promotion des Investissements prives, du Commerce, du Tourisme et de l’Industrie
Madame Madeleine Berre
19- Ministre des Transports et de la Logistique
Madame Flavienne Nfoumou Ondo
20- Ministre des Mines
Monsieur Christian Magnagna
21- Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage, charge de la mise en oeuvre du Programme Graine
Monsieur Yves Fernand Manfoumbi
22- Ministre du Budget et des Comptes publics
Monsieur Mathias Otounga Ossibadjouo
23- Ministre de la Promotion des Petites et Moyennes Entreprises, charge de l’Entrepreunariat national
Monsieur Biendi Maganga Moussavou
24- Ministre de la Reforme de l’Etat
Monsieur Joël Pono Opape
25- Ministre de l’Education nationale et de l’Education civique
Monsieur Florentin Moussavou
26- Ministre de la Jeunesse et des Sports
Madame Nicole Assele
27- Ministre de la Fonction publique
Monsieur Jean-Marie Ogandanga
28- Ministre de l’Intérieur. de la Sécurité publique et de l’Hygiène publique, charge de la Décentralisation du développement local
Monsieur Lambert Matha
MINISTRES DÉLÉGUÉS
29- Ministre délégué auprès du vice-Premier ministre , ministre de l’Urbanisme, charge de l’Habitat social et du logement
Madame Edwige Essoukou, épouse Betha
30- Ministre délégué auprès du ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, charge de l’Intégration régionale et des Gabonais de l’étranger
Monsieur Calixte Nsie Edane
31- Ministre délégué auprès du ministre d’Etat, ministre de l’Économie numérique, de la Communication, charge de la Culture et des Arts
Monsieur Olivier Koumba Mboumba
32- Ministre délégué auprès du ministre du Travail, charge de la Formation technique et professionnelle
Madame Patricia Taye
33- Ministre délégué auprès du ministre du Budget, charge des Comptes sociaux
Monsieur Guy-Maixent Mamiaka
34- Ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, charge de la Prospective et de la Programmation du développement
Monsieur Pascal Ouagny Ambourouet
35- Ministre délégué auprès du ministre du Budget, charge du Budget et du financement des Pensions
Monsieur Noël Mboumba
36- Ministre délégué auprès du ministre de l’Economie forestière, charge de la Pêche
Madame Chantal Mebale Ebedang
37- Ministre délégué auprès du ministre de l’Agriculture, charge de l’Agro-industrie
Madame Françoise Assengone Obame
38- Ministre délégué auprès du ministre de l’Interieur, charge de la Décentralisation et du Développement local
Madame Lucienne Ogouwalanga Awore
39- Ministre délégué auprès du ministre de la Promotion des Investissements privés, chargé du Tourisme et de l’Industrie
Madame Irène Lindzondo
40- Ministre délégué auprès du ministre de l’Éducation nationale, chargé de l’Enseignement primaire
Madame Lucie Akalane
Les pays membres de l’Organisation des pays exportateurs du pétrole (Opep) sont parvenus, le 28 septembre 2016, en marge du 15e forum international de l’Energie, à un accord commun pour la limitation de leur production, afin de soutenir les prix de l’or noir, en chute libre depuis deux ans.
Siege de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), à Vienne en Autriche. © fr.sputniknews.com
Au terme de plusieurs semaines de tractations et d’une réunion informelle de près de six heures à Alger, les membres du cartel pétrolier ont réussi à s’accorder sur la réduction de la production de 32,5 à 33 millions de barils par jour (mbj), contre 33,47 mbj en août, selon l’Agence internationale de l’Energie (AIE). «Aujourd’hui, l’Opep vient de prendre une décision historique. Cette décision inattendue sur une baisse de la production était unanime et sans réserve», a indiqué le ministre de l’Énergie algérien Noureddine Boutarfa.
Selon l’AIE, il s’agit de la plus grosse réduction de production depuis celle décidée après la chute des cours durant la crise de 2008. «Toutefois, cette baisse de production décidée reste toutefois inférieure à la hausse de la production observée sur un an au sein de l’Organisation : en août, le cartel a pompé 33,47 mbj, un bond de 930 000 barils sur un an», rappelle l’agence.
L’annonce de cette nouvelle a immédiatement fait grimper les cours du brut, qui ont clôturé en nette hausse à New York, alors que les marchés s’attendaient au contraire à ce que la réunion informelle d’Alger aboutisse à un constat de désaccord. Le cours du baril de référence (WTI) aux États-Unis a gagné 2,38 dollars, à 47,05 dollars, sur le contrat pour livraison en novembre. À Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance a également progressé de 2,72 dollars, à 48,69 dollars.
Les modalités de mise en œuvre de cet accord seront discutées lors du sommet de l’Opep à Vienne, le 30 novembre prochain. Un comité de haut niveau va notamment être mis en place pour déterminer les niveaux de production applicables à chacun des pays. Ce dernier va également engager le dialogue avec les pays non membres, principalement la Russie, deuxième producteur mondial de brut, pour participer aux efforts du rééquilibrage.
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