Avec l’annonce prochaine de la candidature de Guy Nzouba Ndama à l’élection présidentielle du 28 août 2016, le parti créé par Omar Bongo est miné par des dissensions indéfectibles et par de profonds désaccords. Deux groupes bien distincts animent désormais la vie de cette formation politique.
Pour la première fois depuis 1990, le Parti démocratique gabonais (PDG) va aller aux élections en ordre dispersé. Deux branches le composent aujourd’hui : le PDG-Louis mené par Ali Bongo et Faustin Boukoubi et le PDG-HM conduit par Alexandre Barro Chambrier, avec Michel Menga, Christian-Clotaire Ivala, Vincent Gondjout et Jonathan Ignoumba. Au cours des élections présidentielle et législatives de cette année, les deux tendances présenteront des candidats. Une première ! Mais comment et pourquoi en est-on arrivé là moins de sept ans après la mort d’Omar Bongo ?
Pour les proches d’Ali Bongo, les «anciens» sont réfractaires au changement, «ils ne comprennent que c’est la fin des privilèges que leur avait octroyés Omar Bongo». Un de ses proches affirme même qu’ils sont «aigris», et «ne veulent pas concéder des avantages aux plus jeunes». Toute leur argumentation se situe à ce niveau. «Un peu court comme argument», estime un connaisseur de la classe politique gabonaise. Pour celui-ci, «les Emergents n’ont que des certitudes, et cette attitude va causer leur perte».
Pour les frondeurs, les contempteurs et tous les non-inconditionnels, «c’est parce que le pays va droit dans le mur, parce qu’il y a cet amateurisme ambiant, des promesses non tenues, une paupérisation excessive, une pauvreté rampante, des risques réels d’implosion sociale que nous nous sommes levés au sein du PDG pour dire stop !». «Ce n’est pas parce que nous sommes PDGistes que nous devons accepter toutes les politiques menées contre le peuple», affirme un membre du PDG-HM qui s’interroge : «où sont les 35.000 logements ? Où sont les salles de classe ? Quelles sont les perspectives économiques ?».
«Le Parti démocratique gabonais est aujourd’hui fort mal en point». Pour un observateur de la vie politique gabonaise, «c’est cette césure au sein du PDG qui va véritablement faire mal au PDG, et on n’imagine pas encore tous les dégâts que cette scission va causer avant l’élection présidentielle du mois d’août. Dans 150 jours, la branche de Louis n’aura pas eu le temps de panser les plaies et de se redonner toute la puissance d’antan». «En face, il y a ABC, Michel Menga, Vincent Gondjout et les autres. Ca va être la castagne dans l’Estuaire, la Nyanga, le Woleu-Ntem, l’Ogooué-Ivindo et l’Ogooué-Lolo où ces deux tendances sont représentées».
Si elle se confirmait, la candidature de Guy Nzouba Ndama pourrait aussi amener quelques démissions au sein du gouvernement. Plusieurs de ses partisans dans cette structure pourraient en effet décider de le suivre. Les mois de juin et de juillet seront instructifs à ce sujet.
Selon des bruits de couloirs, le président de l’Assemblée nationale pourrait annoncer sa candidature à la présidentielle.
La rumeur s’accentue, alors que son absence au congrès provincial puis au congrès d’investiture du Parti démocratique gabonais (PDG), il y a quelques semaines, avait fini de jeter le doute sur ses intentions. D’aucuns le disaient d’ailleurs en froid avec Ali Bongo, avant de se rétracter suite à la rencontre entre les deux hommes. Si Guy Nzouba-Ndama a récemment été consulté par Ali Bongo, en présence de quelques membres du gouvernement, rien n’a filtré de cet entretien. Depuis, le président de l’Assemblée nationale s’est muré dans un silence pesant. Pourtant, accusé par certains d’être «la main noire» derrière le rassemblement «Héritage et Modernité», l’on a récemment appris qu’il pourrait bientôt faire «une importante déclaration».
A en croire certains, le député de la Lolo-Wagna pourrait être prochainement amené à démentir toutes les rumeurs au sujet de son supposé conflit avec le président de la République. Si une autre partie de l’opinion n’y croit pas beaucoup, d’aucuns devinent qu’il annoncera sa candidature à la présidentielle d’août prochain. A en croire La lettre du continent du 30 mars courant, le président de l’Assemblée nationale devrait se prononcer le 5 avril prochain. «Il devrait préalablement démissionner de son mandat de député mais aussi de ses fonctions au sein du PDG», croient savoir nos confrères, selon lesquels Guy Nzouba-Ndama «se présentera comme candidat indépendant», «soutenu par le mouvement Héritage et modernité».
Le président de la République prendra part du 31 mars au 1er avril 2016 au 4e Sommet sur la sécurité nucléaire à Washington aux Etats-Unis.
Ali Bongo est attendu à partir du 31 mars aux Etats-Unis. Il y prendra part au 4e Sommet sur la sécurité nucléaire (SNN), en compagnie d’une cinquantaine de chefs d’Etat, d’experts de l’industrie nucléaire ainsi que des représentants des organisations internationales. Consacrée au renforcement de la coopération internationale dans le secteur de l’énergie nucléaire, cette rencontre, qui devrait s’achever le 1er avril prochain, permettra aux participants d’échanger sur les moyens d’éradiquer la menace du terrorisme nucléaire et radiologique.
Initié en 2009 à l’occasion du sommet Union européenne/Etats-Unis, le SSN tentera de réaffirmer la volonté des Etats à mieux sécuriser le secteur. «Le sommet vise à construire une architecture mondiale destinée à garantir à tous la sécurité en matière de nucléaire, notamment via une plus grande transparence du secteur, l’échange d’informations mais aussi l’établissement de plans d’actions menés dans le strict respect des lois nationales et internationales», indique la présidence de la République.
Déjà présent aux 2e et 3e éditions, le Gabon prendra part au SSN du fait de son passé de producteur d’uranium et dans la perspective de la reprise de cette activité. En collaboration avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), le gouvernement a initié un cadre juridique destiné à régir l’utilisation des sources de rayonnements ionisants. C’est dans cette dynamique qu’a été créée en 2013 l’Agence gabonaise de sûreté et de sécurité nucléaire (AGSSN) qui a notamment pour mission de fixer les règles de protection physique des matières nucléaires et des ressources radioactives. Mais l’AGSSN doit surtout établir et mettre en œuvre le système national de contrôle et de comptabilité des matières nucléaires.
Le chef de délégation de l’Union européenne a réitéré, le 29 mars courant, au ministre de l’Intérieur, la disponibilité de l’organisme qu’il représente à accompagner le Gabon dans le processus électoral de cette année.
L’Union européenne souhaite assister le Gabon dans l’organisation des consultations électorales de l’année en cours. Pour Helmut Kulitz, qui a tenu personnellement à manifester ce désir à Pacôme Moubelet-Boubeya, il ne s’agit point d’une ingérence dans les affaires intérieures, ni d’une inspection, mais d’une volonté d’accompagner le pays dans la transparence et garantir un climat apaisé et des résultats électoraux acceptés par tous.
Au cours de l’entretien, le ministre de l’Intérieur a rassuré son hôte de ce qu’ayant marqué son accord pour cette mission, le Gabon organisera ses élections à échéance. Pour Pacôme Moubelet-Boubeya, le pays est disposé à accueillir la mission de l’UE comme d’autres, à l’instar de l’OIF.
Il reste que les domaines d’intervention de l’Union européenne n’ont pas été révélés. Selon le ministère de l’Intérieur, une mission est attendue dans les tout prochains jours à Libreville.
Trois députés membres du courant «Héritage et Modernité» ne participeront plus aux activités du Parti démocratique gabonais (PDG) à l’Assemblée nationale. Ils ont été destitués de leur mandat d’élus.
Michel Menga, Alexandre Barro Chambrier et Jonathan Ignoumba, le 10 mars 2016 à Libreville. © Gabonreview
Les députés Alexandre Barro Chambrier, Michel Menga et Jonathan Ignoumba du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) ont été démis de leurs fonctions à l’Assemblée nationale. L’information, d’abord parue sur les réseaux sociaux, dans l’après-midi du 29 mars, a été confirmée par le dernier susnommé. Jonathan Ignoumba s’est contenté de laisser entendre que cela ne le surprenait guère mais ce qui compte pour ses acolytes et lui «c’est l’élection présidentielle». De même, Barro Chambrier joint au téléphone et relayé par le journaliste Jonas Moulenda, a indiqué : «Nous ne sommes pas surpris. C’était prévisible. Nous savions qu’ils allaient en arriver là».
La destitution de ces trois députés est intervenue alors que Guy Nzouba Ndama, le président de l’Assemblée nationale, se trouve hors des frontières du Gabon. Selon des sources concordantes, Richard Auguste Onouviet, député de Lambaréné assurant l’intérim de l’occupant du perchoir, a «envoyé un courrier à Mboranstouo qui s’est empressée de les exclure de l’Assemblée nationale.»
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