En prélude à sa prochaine rencontre avec le ministère de l’Education nationale, le Conseil national de la jeunesse du Gabon a récemment échangé avec la Conasysed sur ses différentes revendications.
Au milieu des responsables de la Conasysed, Andy Roland Nziengui, le 20 janvier 2015 à Libreville. © CNJG
En sa qualité d’interface entre la jeunesse et les pouvoirs publics, le Conseil national de la jeunesse du Gabon (CNJG), regrettant le nouveau climat de tension qui prévaut depuis ces deux dernières semaines dans le secteur de l’éducation, a souhaité mettre en place une plateforme de discussion permettant aux différentes parties de s’expliquer et de faire valoir leurs points de vue. Si son initiative n’a que très peu porté de fruits depuis son lancement, Andy Roland Nziengui espère néanmoins la mener à bien. «Ce sont les jeunes gabonais qui pâtissent le plus de la crise actuelle alors que, de plus en plus, leur niveau et les résultats aux examens de fin d’année jettent du discrédit sur le pays tout entier», a-t-il fait savoir au cours de la réunion du 20 janvier 2016 avec la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed).
Au cours de cette réunion organisée au siège du CNJG à Libreville, les membres de la Conasysed se sont dits ouverts à la discussion avec le gouvernement. «Avant notre débrayage au début du mois en cours, le gouvernement, particulièrement le ministre de l’Education nationale, par l’entremise du préavis de grève que nous lui avons fait parvenir en novembre dernier, était informé qu’une nouvelle grève couvait dans le secteur. Pourtant, il n’a rien fait pour la prévenir. Il a tout simplement éludé les problèmes, et se contente aujourd’hui de nous faire passer pour des irresponsables alors que la plupart de nos revendications relatives à la construction de nouvelles salles de classe ou au paiement des rappels de salaires et autres vacations, sont les mêmes depuis des années», a expliqué Louis-Patrick Mombo, ajoutant : «En lieu et place des réponses concrètes aux problèmes qui lui sont posés, le gouvernement nous oppose le mépris et la violence, à l’exemple des récentes arrestations ayant visé nos camarades à Lambaréné et à Tchibanga. Des arrestations qui nient la liberté des responsables syndicaux, et pour lesquelles nous avons demandé que des limogeages soient prononcés à l’encontre des individus les ayant commanditées.»
En prélude à la réunion annoncée pour ce 22 janvier avec le ministre l’Education nationale, le CNJG a invité la Conasysed à revoir sa position, quitte à signer une trêve sociale, non sans brandir «l’intérêt supérieur de la nation». Un appel que les syndicalistes ont dit comprendre bien qu’ils aient décidé de poursuivre leur mouvement jusqu’à satisfaction complète de leurs revendications. «L’intérêt supérieur de la nation auquel vous appelez, tout comme la trêve sociale que vous souhaitez nous voir signer, sont compréhensibles.Toutefois, le même intérêt devrait inspirer l’action du gouvernement qui, au demeurant, n’a jamais tenu ses engagement, à l’image de la trêve de 2013. Aussi, si tant est que la seule raison brandie par le gouvernement est la faiblesse du budget de l’Etat à cause de la crise du pétrole, pourquoi avoir maintenue la Tropicale Amissa Bongo, avec les millions que cet événement nécessite ?», a demandé le délégué de la Conasysed aux membres du CNJG.
Pour rappel, la Conasysed fustige l’inaction du gouvernement sur la question des bons de caisse séquestrés. Elle revendique aussi le remboursement des différentiels de salaires «arbitrairement ponctionnés» au mois de juin et juillet derniers aux leaders syndicaux et à certains enseignants. Elle exige le paiement de la Prime d’incitation à la performance (PIP) du 2e trimestre de 2015, le paiement des cas d’omission de la Prime d’incitation à la fonction enseignante (Pife) 2015, le paiement de toutes les vacations. Elle demande également le traitement définitif des dossiers du pré-primaire, le paiement des rappels de solde dus aux agents de l’Etat exerçant dans le secteur de l’éducation et de la formation professionnelle, attendu depuis le 31 décembre 2014. La Conasysed demande enfin l’annulation de la décision liée à l’avancement au mérite et interpelle le gouvernement sur la régularisation de toutes les situations administratives, notamment les recrutements, l’intégration, l’avancement et le reclassement des enseignants.
Selon le porte-parole du gouvernement, un peu plus de la moitié des 3,5 milliards de francs dus aux enseignants aurait déjà et versée.
Alain-Claude Bilie-By-Nzé, ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement. © Gabonreview
Le secteur de l’éducation a démarré l’année en cours par une grève de la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed). Lancé le 4 janvier dernier, ce mouvement s’est progressivement durci, d’autres syndicats du secteur ayant décidé de rentrer dans la danse. Bien que récurrentes, les revendications des syndicats peinent à trouver des solutions.
Lors de sa conférence de presse hebdomadaire, le porte-parole du gouvernement a tenté de calmer le jeu. «Des efforts ont été entrepris (…) pour résoudre les problèmes posés par les syndicats», a-t-il déclaré. S’il a noté que la situation est paralysante pour «nos enfants pris en otage une fois de plus», le ministre de la Communication a affirmé que «le paiement des vacations est effectif depuis le 23 décembre dernier.»
Selon Alain-Claude Bilie-By-Nzé sur un montant total de 3,5 milliards, 1,8 milliards de francs ont déjà été payés. Reste donc 1,7 milliards de francs à payer. Or, la rumeur publique laisse croire que l’argent prévu pour le paiement de ces vacations a été détourné. Dès lors, le retour à la sérénité dépend, pour une large part, du paiement intégral.
Sur le même registre, les frais liés à l’organisation du Bac et du CEPE ont entièrement été payés. Du moins, selon le porte-parole du gouvernement qui prétend qu’il ne reste à payer que les frais liés à l’organisation du BEPC. «Le gouvernement statue actuellement sur ces situations et des solutions sont en voie d’être trouvées», a-t-il indiqué en parlant des autres points de revendication (lire par ailleurs Griffin Ondo Nzuey), rappelant : «Tous ces points ne relèvent pas que du seul ministère de l’Education nationale et de l’Enseignement technique, mais d’un traitement global, car, les fonctionnaires gabonais connaissent des situations similaires et qui se résorbent petit à petit».
L’incident diplomatique né des propos de Manuel Valls, tenus au cours de l’émission «On n’est pas couché» sur France 2, n’est pas totalement oublié que, sur une chaine de télévision privée béninoise, le président de la République est présenté comme une marionnette dirigée par son directeur de cabinet.
Un moment de l’émission débat «Angle de vue», de la chaine privée béninoise Sikka TV. © Capture d’écran par Gabonreview
Sale temps pour le président de la République. «On sait tous que c’est Maixent Accrombessi qui dirige le Gabon. Le président Ali Bongo est un guignol au service de notre compatriote». Tels sont les propos de deux journalistes béninois invités de l’émission-débat «Angle de vue», diffusée le 20 janvier dernier, sur la thématique : «Gabon-France : s’achemine-t-on vers un nouveau bras de fer à quelques mois de la présidentielle», sur la chaine privée béninoise Sikka TV. Que disent les astres de la semaine d’Ali Bongo ? C’est la question que l’on peut se poser au regard des événements de ces derniers jours.
Après les doutes émis par le Premier ministre français, Manuel Valls, sur la sincérité de l’élection au terme de la laquelle il a pris le pouvoir, c’est maintenant sa capacité à exercer la fonction présidentielle et son autorité qui sont mises en cause hors du territoire national. Pis, ayant toujours accusé les contempteurs de son directeur de cabinet de xénophobie, Ali Bongo se surprend à constater qu’hors du Gabon, ce dernier n’est pas décrit comme gabonais. «C’est un Béninois qui dirige le Gabon, l’autre est là seulement comme l’arbre qui cache la forêt», a affirmé l’un des participants à l’émission. Cette déclaration, qui fait suite aux révélations du célèbre journaliste d’investigation, Pierre Péan, auteur de «Nouvelles affaires africaines – Mensonges et pillages au Gabon», selon lesquelles «le président de la République ne serait plus qu’un pion entre les mains du tout-puissant directeur de cabinet», fait écho à la rumeur populaire. Elle conforte l’inquiétude exprimée, il y a près d’un an, par Paul-Marie Gondjout, dans une lettre adressée à plusieurs personnalités, notamment Manuel Valls et le président béninois, Thomas Yayi Boni, ainsi qu’au Premier ministre, Daniel Ona Ondo. «La fonction de directeur de cabinet du président de la République fait de l’occupant le rouage essentiel dudit cabinet. Après la dernière élection présidentielle (2009), le directeur de cabinet, en plus de ses prérogatives ordinaires, contrôle tout le renseignement militaire et civil dont est destinataire le président de la République. Maixent Accrombessi, aurait une totale mainmise sur le Trésor public général à travers la trésorerie spéciale de la présidence de la République où sont logés tous les budgets d’investissements de l’Ètat, et le budget des forces armées. Il intervient directement dans les nominations aux hautes fonctions de l’État, et dans diverses décisions gouvernementales», dénonçait-il alors.
Pour faire face à la conjoncture économique mondiale, tout en maintenant la croissance par l’investissement et la consommation des ménages, le gouvernement entend contenir le volume des dépenses publiques.
En l’absence de reprise et au regard de la chute des cours des matières premières, l’enjeu budgétaire réside dans la réduction du train de vie de l’État. Pour l’année 2016, les ressources nettes disponibles sont de l’ordre de 2 531,9 milliards de francs, dont 1 949,8 milliards de francs de ressources budgétaires et 582,1 milliards de francs de remboursement des crédits de TVA. Selon un communiqué de la DGBFP, ce challenge vise à faciliter l’atteinte des objectifs de performance. A cet effet, le respect des engagements de l’État vis-à-vis de ses partenaires financiers et des prestataires, l’optimisation et la sécurisation des rémunérations des agents publics grâce au nouveau système de rémunération, le soutien à l’économie nationale par le maintien des dépenses d’infrastructures publiques à hauteur de 30% des ressources budgétaires de l’État et la hausse nette des aides publiques seront particulièrement scrutés.
Les réductions de dépenses visent surtout le fonctionnement de l’État central et le remboursement des dettes publiques. À l’opposé, la rémunération du personnel passera de 633 milliards de francs en 2015 à 707 en 2016. Cette évolution vise à renforcer et sécuriser le pouvoir d’achat des agents publics. Les aides publiques liées aux bourses, à la Sogara, à la CNAMGS, aux pensions et filets de protection augmenteront de 15 %, passant de 277 milliards de francs en 2015 à 349 milliards en 2016. Même choix pour les collectivités locales, le Fonds souverain et l’Agence judiciaire de l’Etat, qui verront leurs budgets croître de 24%, pour s’établir à 73 milliards contre 59 durant l’exercice précédent.
Ce choix du gouvernement de réduire le volume des dépenses ne sera pas sans conséquence pour les PME locales, qui rêvent de marchés dans le cadre de la réalisation des infrastructures de la Coupe d’Afrique des nations 2017.
La commission d’attribution des logements sociaux des lotissements d’Angondjé et de Bikélé s’est réunie, le 19 janvier dernier à Libreville, pour statuer sur les modalités de cession.
Le 19 janvier dernier, la Commission d’attribution des logements sociaux des lotissements d’Angondjé et de Bikélé s’est réunie à Libreville pour statuer sur les modalités de mise à disposition de 872 maisons d’Angondjé. Présidée par Jean Paul Tchibinda, en présence des responsables de la Société nationale des logements sociaux (SNLS), cette séance de travail visait à statuer sur l’octroi des maisons aux demandeurs. Le mode d’attribution retenu est le tirage au sort. Au final, la SNLS a annoncé avoir enregistré 1 086 demandes pour 872 logements disponibles
Ces logements sont des appartements d’une à deux chambres en location simple à partir de 35.000 à 45.000 francs par mois pour des personnes ayant des revenus inférieurs à 150.000 francs par mois. D’autres sont des maisons subventionnées de deux à trois chambres en location-vente à partir de 55.000 francs et 75.000 par mois et des duplex non subventionnés de trois chambres à partir de 190.000 francs par mois pour les salaires dépassant 600.000 francs par mois. Certaines de ces maisons sont proposées sur une durée de 12 ans. Au terme de cette période, le locataire devient propriétaire. Il est cependant’ possible d’écourter l’échéance moyennant revalorisation des mensualités.
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