Contre toute attente, la commission des lois de l’Assemblée nationale a entériné en plénière le 20 octobre courant, le projet de loi abrogeant certaines dispositions de l’ordonnance N°009/PR/2011, initié par le député de la Boumi-Louétsi, membre de l’Union pour la nouvelle République (UPNR).
Vingt-trois contre 20. Tel est le résultat du vote pour l’annulation de l’article 62 nouveau alinéa 2 de la loi électorale qui dispose : «Tout membre adhérant à un parti politique légalement reconnu ne peut, sans démission préalable de celui-ci, dans un délai de six mois au moins avant le scrutin, être investi par un autre parti politique ou se présenter comme candidat indépendant ou figurer sur une liste de candidats indépendants». Cette disposition qui par le passé avait coûté les sièges à plusieurs dissidents du Parti démocratique gabonais (PDG), notamment Paulette Oyane Ondo, Jean Christophe Owono Nguema et, tout récemment, René Ndémezo’Obiang, risque fort de raviver la détermination des membres d’Héritage et Modernité qui se souviennent certainement encore des mises en garde d’Ali Bongo, le 1er juillet dernier.
Avec la levée du verrou inscrit dans le Code électoral, rien ou presque, ne pourra plus étouffer l’élan de contestation au sein du groupe parlementaire PDG au palais Léon Mba. Selon certains constitutionnalistes, l’ordonnance prise le 11 août 2011 et entrée en vigueur dans la première quinzaine du mois d’octobre 2011 viole le principe de la «démocratie pluraliste» tel que consacré par la Constitution dans son préambule. C’est la liberté de penser et d’agir que vient d’offrir la commission des lois, présidée par Barnabé Indoumou Mamboungou, aux députes du pays. Désormais, le risque est grand pour le PDG de perdre le contrôle de l’hémicycle, mais aussi pour le gouvernement Ona Ondo, qui pourrait être victime d’une motion de censure.
Le ministre de la Fonction publique, de la Réforme administrative et de la Modernisation des cadres juridiques et institutionnels s’est montré «tout à fait satisfait», le 21 octobre 2015, sur la matinale de Radio Gabon.
Avec son nouveau slogan, «l’obligation du travail est la contrepartie du droit au salaire», le ministre de la Fonction publique, de la Réforme administrative et de la Modernisation des cadres juridiques et institutionnels peut prétendre avoir fait mieux que ses prédécesseurs, voire beaucoup mieux que certains de ses collègues. Alors que les six premières années du mandat en cours sont loin d’avoir répondu aux attentes et espoirs des populations, au regard des échecs enregistrés dans la mise en œuvre de certaines réformes présentées comme «prioritaires» dans des secteurs aussi variés que le logement, le développement des entreprises, la lutte contre les crimes rituels ou la diversification de l’économie, Jean-Marie Ogandaga croit être un des rares ministres à tirer son épingle du jeu. Il n’a d’ailleurs pas caché sa fierté sur la matinale de Radio Gabon, le 21 octobre courant. A ses yeux, le nouveau système de rémunération est incontestablement un mobile de fierté, au point de minimiser le bras-de-fer qui dure depuis plusieurs mois au sein de son département, avec les débrayages répétés. «Les rémunérations n’avaient pas bougé au Gabon depuis 34 ans», a-t-il prétendu.
S’il a admis qu’«il n’y a de richesse que d’homme», le ministre de la Fonction publique, qui n’a pas cessé de se prendre pour une sorte de devin philosophe, estime qu’«un pays ou une entreprise qui oublie de gérer ses hommes, est un pays ou une entreprise qui va au suicide». Et pour éviter de se faire harakiri, la nouvelle gestion de l’agent public vise principalement à nettoyer les logiciels et à rafraîchir la machine. Selon lui, «on ne peut pas gérer plus de 100 000 agents dans une direction générale quelle que soit sa performance». Dans un premier temps, il a donc fallu penser à une «déconcentration» de l’administration publique afin de la rapprocher des administrés. «Il n’est plus possible de gérer de façon concentrée au niveau de la Fonction publique. C’est pourquoi notre action porte sur la déconcentration de cette gestion, c’est-à-dire faire en sorte que les particularités de chacun d’entre-nous soient prises en compte dans chacun des lieux d’évolution, en faisant en sorte que les différents corps de l’Etat soient gérés de façon optimale», a-t-il expliqué. Dans un second temps, l’objectif des réformes était de «définir clairement les missions de chaque agent».
Jean Marie Ogandaga s’est félicité de ce que les réformes aient également été engagées dans le traitement des retraites et départs volontaires. Or, dans le même temps, il n’a pas nié que ces questions, parmi les plus sensibles du moment, sont revenues au stade de projet, sinon qu’elles sont en réflexion. «Un programme de cette envergure, il faut éviter l’effet pervers. Il faut éviter les effets d’annonce», a-t-il tenté de nuancer, alors que l’opération lancée en octobre 2013 a été diversement appréciée.
Tout va bien au Parti démocratique gabonais (PDG), et la politique actuelle est plus que jamais exempte de reproches. C’est du moins ce qui ressort du propos des députés de cette formation politique, qui se sont fendus d’une déclaration de soutien au président de la République, le 21 octobre courant, alors qu’en réalité tout est loin d’aller aussi bien. On ose espérer qu’ils sont sincères et disent la même chose en petit comité.
Création de groupes distincts, injures à peine voilées, suspicions, démissions en cascade, agendas cachés et autres peaux de banane, la tension est à son comble au Parti démocratique gabonais (PDG). Comme pour tenter de circonscrire l’incendie qui ravage peu à peu la maison et met sous pression la base, le 21 octobre dernier, un groupe de 72 députés (présents + absents ayant notifié leur soutien par lettre) s’est fendu d’une déclaration aux allures de bilan. S’il s’est plu à jouer les maîtres de cérémonie, Julien Nkoghe Bekale a tenu à faire savoir que leur initiative «ne consacre pas l’existence d’un nouveau groupe au sein de la majorité PDG à l’Assemblée nationale». Selon le député du Komo-Mondah, «cette initiative recherche prioritairement l’unité et une plus grande considération des élus», et «appelle à un large rassemblement des députés autour du président de la République car (ils) doivent tous n’avoir qu’une seule et unique détermination commune et inébranlable : la préservation du pouvoir». Aussi, la déclaration lue par André Dieudonné Berre, a porté principalement sur les raisons qui fondent le soutien des députés à la politique menée par Ali Bongo.
André Dieudonné Berre donnant lecture de la déclaration et quelques autres élus, le 21 octobre 2015 à Libreville. © Gabonreview
Pour le député du 2e siège du 1erarrondissement de Libreville et ses collègues, il s’agissait avant tout de se montrer solidaire du bilan des six dernières années. Rien d’étonnant, au regard des critiques acerbes portées par un groupe de «camarades» contre la gouvernance actuelle. «Depuis 2009, Ali Bongo mène avec maîtrise et assurance le juste combat pour le bien-être des Gabonais, souvent dans l’incompréhension, l’impatience voire l’adversité et le doute, pour faire progresser notre pays dans la paix, la justice, la concorde, le travail et l’unité nationale», ont voulu laisser croire ces députés, estimant : «Ceux qui refusent de voir le progrès […] font indubitablement preuve d’une très mauvaise foi». A en croire ces élus, des exemples de ce progrès sont visibles dans divers domaines. «Sur le plan politique, les observateurs objectifs peuvent relever et apprécier la volonté du président Ali Bongo Ondimba de créer les conditions d’un climat politique apaisé», ont-ils déclaré, avant de citer l’introduction de la biométrie dans le système électoral, la réhabilitation de l’Union nationale (UN) et la réactivation du Conseil national de la démocratie (CND), une structure qui est loin de faire l’unanimité au sein de la classe politique nationale. Naturellement, ils ont passé par pertes et profits la plainte dont Gemalto est l’objet, la dissolution de l’Union nationale et le refus du dialogue inclusif.
Sur le plan social, économique et infrastructurel, les députés parmi lesquels n’étaient pas visibles les principaux responsables du groupement «Héritage et Modernité», ont vanté les mérites de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs), l’amélioration des structures sanitaires, le nouveau système de rémunération des agents de l’Etat, le programme Graine, l’amélioration des voiries à travers le pays, l’affranchissement du pays de la trop grande dépendance au pétrole, ainsi que l’amélioration de l’accès à l’eau et à l’électricité, «même si, ont-ils reconnu, des améliorations sont encore à apportées». Aussi, ont-ils tenu à indiquer que malgré ces «avancées significatives», «il serait illusoire de penser ou de faire croire qu’en un septennat tous les problèmes pourraient être réglés par un coup de baguette magique. [Et] depuis son accession à la magistrature suprême, Ali Bongo Ondimba n’a jamais trahi ses concitoyens (…), il a toujours tenu des discours de la vérité et n’a pas caché les difficultés. Il connaît parfaitement les attentes légitimes et fondées des Gabonais». De ce fait, ces députés qui ont dit ne partager «ni le contenu ni l’analyse tronquée» de la «Déclaration du 27 juin», ont réaffirmé leur attachement au président de la République, non sans déclarer que «l’heure n’est ni à la division ni aux postures ambivalentes», et que leur initiative ne vise «ni à souffler sur les braises ni à stigmatiser qui que ce soit, (mais) à rétablir la vérité». La belle affaire ! Pourvu qu’ils le pensent vraiment… Pourvu qu’ils n’affirment pas le contraire en privé…
L’Association Femmes Africaines et Pouvoir, (L’AFAP) dirigée de mains de maître par la gabonaise Laeticia Mebaley, organise sa sortie officielle le 31 octobre prochain à 14h, dans un hôtel du 16è arrondissement de Paris.
Le Président de la République gabonaise, Ali Bongo Ondimba a séjourné les 18 et 19 octobre 2015 dans la province du Haut Ogooué. A Franceville, les populations qui l’ont accueilli massivement à l’aéroport, sont venues nombreuses à la rencontre tenue au palais présidentiel de cette localité. Par la voix de leur représentant, le sénateur de Mounana, Martin Parfait Peke, elles ont jugé globalement positif le bilan du Chef de l’Etat à la tête du pays depuis 2009, et l’ont invité à se porter candidat à sa propre succession en 2016.
Dans le prolongement de la commémoration du 6ème anniversaire de son accession à la tête du pays, le Président de la République gabonaise, Ali Bongo Ondimba était le week-end dernier dans la province du Haut Ogooué. Il a également accordé une audience collective aux chefs traditionnels, responsables de regroupements de villages, chefs de cantons, élus locaux, dignitaires politiques et membres du gouvernement originaires de cette partie du Gabon pour échanger ensemble sur les questions brulantes de l’actualité.
A cette occasion, les altogovéens ont mandaté l’un de leurs fils en l’occurrence le sénateur de la commune de Mounana, Martin Parfait Peke (MPP), pour être leur Porte voix en cette circonstance particulièrement exceptionnelle. Avec des mots simples, il a tracé le bilan des actions posées par le Chef de l’Etat depuis son accession au pouvoir suprême en 2009.
« Veillez nous permettre d’exprimer notre légitime fierté pour les actes posés en faveur de notre pays », a-t-il lancé avant de poursuivre en relevant ceci : « Malgré un climat économique morose, le pacte demeure une préoccupation majeure ».
Tout en prenant l’engagement de concilier ses frères et sœurs du Haut Ogooué en vue d’aider le Chef de l’Etat à finaliser son programme d’action selon le Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE), le vénérable Peke a demandé aux populations locales de taire leurs divergences, et d’éviter de prêter le flanc aux vendeurs d’illusion, car, a-t-il avancé, seul Ali Bongo Ondimba reste préoccupé de leur vécu quotidien, ce qui passe par la réfection des routes, des écoles, une meilleure couverture sociale, etc.
Persuadé que tout se réalisera avec le temps, le porte parole des Altogovéens a demandé au Président Ali Bongo Ondimba de se porter candidat à sa propre succession lors des élections politiques de 2016.
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