Les manifestations du 6è anniversaire de l’accession du président de la République à la magistrature suprême ont tourné à une pluie d’éloges les uns plus flatteurs que les autres.
Avec un jour de retard, le Parti démocratique Gabonais (PDG) et ses alliés ont célébré, le 17 octobre courant, le 6è anniversaire de l’accession d’Ali Bongo à la présidence de la République. Au jardin botanique de Libreville, le ballet de véhicules, le déploiement des forces de l’ordre et plus encore, le transport des militants et figurants témoignaient de l’importance de l’événement.
Ali Bongo Ondimba s’exprimant lors de ce 6e anniversaire | Les jeunes venus assister cet anniversaire | Les hiérarques du PDG aux côtés du président de la République et son épouse | Une Vue des banderoles des partis allies au PDG | Une vue des militantes. © Gabonreview
Ouvrant le bal des discours, le secrétaire communal du PDG a dit leur «attachement aux idéaux du grand parti de masse», avant de se lancer dans une sorte de bilan à mi-parcours du mandat finissant. Membre éminent du courant frondeurHéritage et Modernité, Vincent Gondjout a affirmé que le «PDG reste un et indivisible autour du distingué camarade président». Mieux : il a invité ses amis à «resserrer les rangs dans le dialogue, la tolérance et la paix, ce dans l’intérêt d’engranger des victoires lors des échéances électorales futures». A ses yeux, il n’y a pas de raison de ne pas instaurer le dialogue et de taire les égos.
Pour sa part, le délégué national de l’Union des jeunes du Parti démocratique gabonais (UJPDG) n’a pas manqué de titiller certains militants de sa formation politique. Flagorneur comme jamais, Vivien Amos Péa a décrété «la «fidélité de la jeunesse gabonaise au président de la République», se livrant lui aussi à un inventaire des réalisations de ces six dernières années, avant de demander à la jeunesse «de soutenir le président de la République dans son action, mais aussi d’être ces aiguilleurs du Boeing Emergence accompagnant le pilote dans sa tâche consistant à conduire la jeunesse vers un atterrissage en confiance». Evoquant le mal-être d’une bonne frange de la population, il a déploré qu’elle se sente délaissée, au point de «se (ruer) vers les messages populistes et radicaux de certaines personnalités frappées par la ménopause politique, aux comportements parfois schizophréniques, mais surtout dopées par l’infécondité de leur raisonnement idéologique».
La représentante des femmes du PDG n’a pas dérogé à la règle. Comme ses prédécesseurs, elle a proclamé l’attachement des femmes à la politique de l’émergence, louant les efforts du président de la République pour relever les défis infrastructurels mais également pour la préservation de la paix. «Il faut accélérer la cadence», a-t-elle lancé, reprenant le slogan à la mode. Chrystel Limbourg Iwenga est revenue sur l’augmentation du nombre de femmes au gouvernement. «11 contre 5 dans le précédent, soit plus de 100%», a-t-elle commenté.
Le porte-parole de la majorité a souligné qu’en six ans, leur «action est visible, même si beaucoup reste à faire». Pour lui, Ali Bongo n’est pas président de la République par hasard. «C’est par la grâce de Dieu», a-t-il affirmé. Guy-Christian Mavioga a insisté sur le respect de la vie humaine et des institutions. «A la même date de l’année prochaine, on célébrera conjointement le deuxième mandat et les sept ans d’Ali Bongo au pouvoir», a-t-il dit dans un optimisme débridé et flatteur.
Le porte-voix du comité des sages a dit leur soutien à la politique actuelle. «Beaucoup de choses ont été faites sous votre présidence. Mais, les belles initiatives ne sont pas souvent correctement expliquées», a-t-il lancé à l’endroit du président de la République, lui rappelant qu’ils ont «confiance» en lui, tout en attirant son attention sur le dialogue. «La paix se nourrit de dialogue», a dit François Owono Nguéma, précisant qu’elle est à «la base du vivre ensemble et du bien vivre ensemble».
Le Premier ministre s’est aussi prêté au jeu. Dialogue social, meilleure gestion des finances publiques, conjoncture moins reluisante, Daniel Ona Ondo a fait le tour des grandes questions de l’heure. Il s’est aussi appesanti sur les réalisations pour reconnaître, enfin, que «toute œuvre humaine est perfectible». Dans la foulée, il a fait mention de la pauvreté, des carences en logement, du chômage des jeunes.
Le secrétaire général du PDG a rappelé que «les réformes ne laissent personnes indifférent», expliquant que le contexte est différent de celui de 1990, comme pour battre en brèche les thèses des tenants de l’idée d’une conférence nationale. Sur sa lancée, Faustin Boukoubi a dénoncé le manque de discipline au sein de son camp, demandant à ceux qui croient défendre les intérêts du président de la République de ne pas se méprendre.
Intervenant à son tour, le président de la République a remercié les uns et les autres, leur demandant de changer de mentalité et de comportement puisque les défis sont nombreux.
Va-t-on vers la fin de la vie privée au Gabon ? C’est du moins ce qu’estiment certains observateurs qui présagent une difficulté croissante à préserver la vie, suite à la récente publication des chercheurs du laboratoire Citizen Lab, relative à la présence du logiciel espion Finfisher dans au moins 32 pays, dont le Gabon.
Malgré les mesures prises pour en dissimuler l’existence, le Citizen Lab a réussi à remonter à nouveau la trace du logiciel FinFisher, vendu aux autorités de nombreux pays dans le monde. Selon une étude publiée le 14 octobre courant, le gouvernement aurait pris attache avec la société britannique Gamma International, distributrice du logiciel espion. Ce système permet, en effet, d’activer en silence le microphone d’un téléphone mobile ou de recueillir la position géographique de la personne surveillée.
Nombreux sont ceux qui pensent qu’au Gabon, le pouvoir investit d’énormes budgets pour les écoutes téléphoniques. Ils n’en veulent pour argument que l’acharnement de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) à identifier toutes les cartes SIM. En octobre 2014 en effet, l’Arcep a interdit toute vente de cartes Sim pré-activées sans présentation d’une pièce d’identité en cours de validité, sous peine de sanction pour l’opérateur en téléphonie mobile qui ne s’y plierait pas. «D’après certaines indiscrétions, les services de renseignements gabonais qui sont pilotés au sein même de la présidence de la République, ont installé depuis plusieurs années un système performant d’écoutes téléphoniques capable d’intercepter tant les communications orales en téléphonie fixe ou mobile, que celles écrites (SMS, MMS). Le service de ces écoutes est appelé Silam et se trouve dans l’enceinte de la présidence», notait déjà en juin 2010, le site Gabonlibre, non sans souligner que «tous les pays du monde utilisent l’écoute téléphonique. La différence se situe dans les règles et les lois régissant cette utilisation (car) avant de mettre un téléphone sous écoute, les autorités doivent obtenir l’autorisation d’un juge.»
Bien que commercialisé comme un outil de lutte contre la criminalité, le logiciel FinFisher a été impliqué dans un certain nombre d’abus de surveillance. Les conclusions des analyses menées sur 135 serveurs indiquent qu’initialement destiné aux enquêtes de police, ce logiciel est utilisé par plus d’une dizaine de pays pour espionner les activistes, journalistes, dissidents et opposants politiques. «FinSpy peut espionner en live le ou les utilisateurs de l’ordinateur infecté en activant, à leur insu, webcam et microphone. Mais également le géolocaliser, en extraire toutes les données, intercepter les échanges de mail et autres conversations, et notamment les appels et transferts de fichiers effectués avec Skype», écrivait Owni.
Selon les chercheurs de Citizen Lab, quand un gouvernement se procure le logiciel espion, il reçoit un serveur source FinSpy, qui est installé dans les locaux de l’entité. L’acquéreur peut ensuite mettre en place les proxies anonymes (également appelés «proxies» ou «FinSpyRelays»), pour obscurcir l’emplacement du serveur source. Les ordinateurs sont reliés avec le proxy d’anonymat, habituellement mis en place sur un virtual private server (VPS) prestataire dans un pays tiers. Le proxy transmet ensuite les communications entre l’ordinateur de la victime et le serveur source. En plus des ordinateurs sous Mac, Windows ou Linux, le spyware peut infecter quasiment tous les mobiles du marché, avec des versions destinées aux iPhone, Android, BlackBerry, Symbian (Nokia), ou encore Windows Phone. «Au Gabon, l’adresse IP du serveur FinFisher est : 197.231.66.xxx», souligne les résultats des travaux.
La fondation Sylvia Bongo Ondimba est engagée dans la stratégie de lutte contre les cancers féminins au Gabon. La 1ère dame s’est rendue dans l’Ogooué-Maritime pour le lancement de la campagne de sensibilisation et dépistage dénommée « Octobre », rapporte notre correspondant (Gabonews).
Après le mouvement d’humeur ayant paralysé l’institution le 14 octobre dernier, les choses rentrent progressivement dans l’ordre.
Au cours d’un point de presse tenue le 15 octobre courant, les employés de la Chambre de commerce ont justifié leur mouvement d’humeur, avant d’affirmer que tout est en train de rentrer dans l’ordre, non sans glisser des mots de remerciement à ceux qui sont intervenus pour débloquer les choses.
Au nom du personnel, Eric Reynard Ndama a rappelé que leur mouvement d’humeur est lié au «contexte économique actuel qui a eu un fort impact sur la Chambre de commerce». Il a évoqué, pêle-mêle, la baisse de plus de 80% de la subvention de fonctionnement avec pour conséquence des impayés de salaires qui ont plongé les employés dans la précarité et l’insolvabilité ; les dettes vis-à-vis des fournisseurs ; le ralentissement voire l’arrêt des principales activités de la Chambre de commerce, notamment les projets devant concourir à l’amélioration du climat des affaires, à l’accompagnement et à la promotion des PME/PMI. «En urgence, l’institution a bénéficié d’une dotation exceptionnelle, la première tranche, devant servir à couvrir dans l’immédiat les salaires et assurer son fonctionnement plus qu’à minima», a-t-il ensuite fait savoir pour bien montrer que leur revendications ont été prises en compte. «Tous les problèmes ne sont pas réglés», a-t-il néanmoins tenu à préciser, citant le «règlement du reliquat de la dotation exceptionnelle», «la liquidation du plan social des anciens agents de la CCAIMAG attendue depuis 2010», «la continuité du soutien des autorités par la mobilisation des fonds pour le démarrage effectif des projets lancés en début d’année, à savoir le Centre de gestion agréé du Gabon, le CAMC et la BSTPG, outils importants du Plan stratégique de la CCAIMAG venant en appui au Plan stratégique Gabon émergent (PSGE) dans sa partie relative au secteur privé».
La Chambre de commerce est un établissement public qui œuvre pour la promotion des investissements privés. Elle donne des avis sur les règlements relatifs aux usages commerciaux ainsi que sur toute réforme du régime du commerce, de l’industrie, de la forêt, de l’agriculture, des mines, de l’artisanat et du secteur des métiers. Elle assure aussi, dans le cadre de sa mission de représentation, l’identification, l’information, la sensibilisation, la formation et l’assistance à tous ses membres.
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