Le président de la Chambre de commerce et l’administrateur général de la Zone économique à régime privilégié (Zerp) de Nkok ont signé, le 15 septembre courant, un protocole d’accord qui les engage à offrir aux investisseurs industriels des services de sous-traitance.
Jean Baptiste Bikalou et Sèdji Armel Mensah lors des paraphes du protocole d’accord, le 15 septembre 2015. © Gabonreview
Dans le but de faciliter l’établissement des opérateurs économiques dans la zone économique spéciale de Nkok, la Chambre de commerce s’est engagée devant l’administrateur de la Zerp à mettre à disposition son large réseau de sous-traitants locaux. La mise en œuvre de ce protocole d’entente offre à l’expertise nationale la possibilité de bénéficier des opportunités de marché la Zerp de Nkok, en plein essor grâce aux activités croissantes de ses investisseurs. «Ce partenariat est une réelle plateforme de dynamisation des relations d’affaires entre les majors qui s’y installent et les potentiels sous-traitants, PME-PMI gabonaise», s’est réjoui, Jean Baptiste Bikalou, président de la Chambre de commerce du Gabon.
Remise de documents entre le président de la Chambre de commerce et l’administrateur général de la Zerp de Nkok. © Gabonreview
La collaboration aura pour premier objectif de répondre aux besoins des investisseurs dont les activités de construction d’usines ou de production nécessitent l’appui technique de sociétés spécialisées dans des services techniques. «Il y a plusieurs opérateurs qui sous-traitent encore à l’étranger, pas parce qu’ils veulent sous-traiter à l’étranger, mais parce qu’ils ne savent pas vers qui se tourner sur le plan national», a relevé l’administrateur général de la Zerp de Nkok, Sèdji Armel Mensah.
Le protocole paraphé par les deux responsables, offre aux investisseurs, la possibilité de soumettre à tout moment à l’autorité administrative de la Zerp de Nkok, une fiche détaillée de ses besoins en matière de sous-traitance. Ces demandes qui seront réceptionnées et traitées par un chargé des relations investisseurs de la zone économique spéciale, seront transmises à la Chambre de commerce, qui établira à partir de son réseau de sous-traitants agréés une liste des sociétés répondant à la demande de l’investisseur. «Cette nouvelle donne engage l’autorité administrative à anticiper sur les besoins des opérateurs pour continuer d’offrir, à travers son guichet unique, un service de qualité à ces derniers», a affirmé Sèdji Armel Mensah.
En visite en France, le président de la République a répondu aux questions de Jean-Pierre Elkabbach. Au menu : la succession Omar Bongo Ondimba, les liens entre sa personne et l’Etat et la dernière interpellation de son directeur de cabinet notamment.
Le 14 septembre courant, le président de la République a été reçu par son homologue français avec qui il évoqué les sujets d’intérêt partagé. Au-delà de ces échanges, Ali Bongo s’est, mainte fois, prêté aux questions des journalistes, notamment à sa sortie de l’Elysée, mais aussi au micro de Jean-Pierre Elkabbach, l’intervieweur politique d’Europe 1. Ainsi, dans la fameuse dans la Matinale d’Europe 1, il a été amené à parler de son intention de léguer une partie de son héritage à la jeunesse, de la succession Omar Bongo Ondimba et de la récente interpellation de Maixent Accrombessi.
A la question de savoir quand va-t-il passer de la promesse aux actes s’agissant du transfert de sa part d’héritage, Ali Bongo a répondu : «Mais je suis déjà passé aux actes. La propriété à Libreville a déjà été transféré à l’Etat». «La République gabonaise, ce n’est pas moi. C’est un ensemble d’institutions. J’ai transféré parce que si c’était moi, j’aurai gardé cette propriété pour moi», a-t-il poursuivi, soulignant qu’il ne s’agit pas d’un «leurre» puisqu’il a déjà transféré les titres fonciers à l’Etat. S’agissant des hôtels particuliers appartenant à Omar Bongo Ondimba dans les 7e et 8earrondissements de Paris, le président de la République a expliqué que les démarches sont en cours. «Cela ne veut-il pas dire que vous rendez d’une certaine façon aux Gabonais une part de ce qui leur a été pris ?», a interrogé Jean-Pierre Elkabbach. «Non ! Ce n’est pas du tout cela. Je veux partager avec les Gabonais ce dont moi j’ai bénéficié. Et ce que j’ai commencé à faire pour les Gabonais, j’ai d’abord commencé à le faire pour mes frères et sœurs», a-t-il répondu.
Si le journaliste français s’est lancé dans une sorte d’inventaire du patrimoine d’Omar Bongo Ondimba, Ali Bongo a expliqué qu’il y a sans doute une part de vérité mais surtout trop d’exagération. Dans la foulée, il a dit devoir dissocier sa personne de l’Etat. «Aujourd’hui, je suis de passage. Je gère les intérêts, au mieux, de la République gabonaise. Le Gabon est éternel, mais moi je passerai», a-t-il lancé, avant d’affirmer que le don d’une partie de son héritage n’a pas de visées électoralistes. «C’est totalement ridicule», a-t-il dit, affirmant que le peuple a la mémoire courte et que si tel était son dessein, il aurait fait ces dons à trois voire deux mois de la prochaine élection présidentielle.
Concernant les Biens mal acquis (BMA), le président de la République a estimé qu’il s’agit d’une «affaire politique». Pour lui, la justice est instrumentalisée à des fins politiques. «Après les belles déclarations, ça fait huit ans que cela dure et ceux qui sont venus en premier soulever ce problème n’ont jamais apporté de preuves», a-t-il asséné. Revenant sur sa phrase «on a voulu humilier le Gabon», concernant l’arrestation de Maixent Accrombéssi à Paris, il a expliqué qu’il y avait d’autres manières d’amener son directeur de cabinet à venir s’exprimer. Précisant tout de même qu’il n’entendait pas s’immiscer dans les procédures de justice, Ali Bongo a déclaré être «confiant» quant à la suite de cette affaire qui a amené son directeur de cabinet, Maixent Accrombessi, a être placé en garde à vue le 3 août à Paris dans le cadre d’une enquête sur l’attribution à une entreprise française d’un marché public au Gabon.
Estimant que Martin Essono Ebounou a été abusivement licencié, les membres du Syndicat national des télécommunications (Synatel) menacent d’initier une grève dans les secteurs public et privé si leur collègue n’est pas rétabli dans ses droits.
Des employés des secteurs privé et parapublic se sont réunis, le 12 septembre dernier, à Libreville. But : affirmer leur intention d’entrer en grève si le licenciement du secrétaire général du Syndicat national des télécommunications (Synatel) n’est pas reconsidéré. Cette sortie d’une dizaine de syndicats à la Chambre de commerce faisait suite à ce qu’ils considèrent comme un licenciement abusif. Martin Essono Ebounou a, en effet, été viré au plus fort d’un mouvement d’humeur de son syndicat. Une décision que les syndicalistes qualifient d’«inique».
C’est donc pour manifester leur mécontentement et lui apporter leur soutien que les syndicats ont lancé un avertissement, notamment à l’endroit de Gabon Télécom. Avant le début de la grève, qu’ils projettent pour les prochains jours, au cas où rien n’est fait, ils ont entamé, dès le lundi 14 septembre courant, des actions visant la manifestation de la vérité et le rétablissement du leader syndical dans ses droits. Des démarches ont été menées auprès de l’inspection générale du Travail de l’Estuaire, de la direction générale de Gabon Télécom. Ils n’excluent pas non plus un recours auprès des instances judiciaires dans la mesure où ils estiment que «leur collègue n’a commis aucune faute professionnelle». «Nous sommes écœurés et très touchés du licenciement abusif de notre collègue. Nous avons toujours manifesté vis-à-vis de l’employeur et du gouvernement, la volonté de discuter pour trouver des compromis. Malheureusement, une décision de cette nature nous interpelle tous», a déclaré Jocelyn Ngoua, le modérateur des syndicats du secteur public et parapublic, ajoutant : «Martin Essono Ebounou a été licencié pour avoir osé demander l’amélioration des conditions de vie et de travail de tous les agents de Gabon Télécom».
Pour les syndicalistes, ce licenciement sonne comme un «règlement de comptes», «un déni du dialogue, gage de la paix sociale au sein de Gabon Télécom». Quoi qu’il en soit, la situation est tendue au sein de l’entreprise de téléphonie. Certains syndiqués ont même annoncé qu’ils boycotteraient le travail. Une situation qui pourrait provoquer des remous au sein du privé et du parapublic.
Le président de l’aile légaliste de l’Union du peuple gabonais (UPG, Légaliste) aurait mal vécu la récente nomination de Mathieu Mboumba-Nziengui au gouvernement.
Le président de l’aile dite «légaliste» de l’Union du peuple gabonais (UPG), élu au terme du congrès d’avril dernier, n’est pas content. Et c’est peu dire. A la suite du refus par son premier adversaire, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, de faire partie du gouvernement, et du choix porté sur Mathieu Mboumba-Nziengui, qu’il avait contribué à évincer de la tête de l’UPG, Bruno Ben Moubamba n’en finit pas de cracher sa colère. Il accuse les uns et les autres de manipulation. Mieux, ces personnes auxquelles il semble en vouloir de ne pas l’avoir préféré aux deux autres leaders de l’UPG sont considérées comme «des chiens», au même titre qu’une partie des membres de la famille de Pierre Mamboundou, fondateur de l’UPG. S’il paraît se cacher derrière les propos de François Mitterrand, prononcés lors des obsèques de Pierre Bérégovoy, les publications de Ben Moubamba, depuis le week-end dernier, cachent mal sa déception de ne pas avoir intégré la nouvelle équipe gouvernementale.
Il le soutiendra sans nul doute. Mais peu croiront que Ben Moubamba est totalement indifférent au choix de ses deux principaux rivaux. Sinon comment comprendre ses récente sorties d’une rare violence, alors qu’il était resté plutôt courtois et avenant jusque-là ? «Ali Bongo, Yves Manfoumbi, sa marionnette Mathieu Mboumba[…], et malheureusement une partie de la famille du fondateur de l’UPG ont décidé de la liquidation de l’œuvre politique de Pierre Mamboundou et de la mise à mort politique de Bruno Ben Moubamba. Nous ne pouvons que leur souhaiter une bonne chance. Que Dieu les bénisse d’une manière ou d’une autre avec des charbons ardents !», a-t-il donné à lire sur son blog le 13 septembre dernier, avant de poursuivre, sur le même style pour le moins désobligeant : «Si Ali Bongo, qui n’a plus aucun pouvoir, pense qu’il va me nuire grâce à une alliance avec des traîtres et des sans foi ni loi, c’est qu’il n’a jamais été un vrai homme politique, c’est-à-dire, un leader digne de ce nom. Car en définitive, le leader est un porteur de vision qui arrive à convaincre par l’intensité de son discours». Des propos qui disent toute la déception du jeune homme politique, qui souhaite apparaître comme le véritable héritier de Pierre Mamboundou. Aussi, reconnaît-il que le choix de l’UPG pour assurer l’ouverture «se situerait dans la suite des discussions que feu Mamboundou avait engagées avec Ali Bongo Ondimba».
Pour finir, le chef de file des légalistes a lancé : «Moi, Ben Moubamba, demande au peuple de l’UPG de se préparer à réagir de la manière la plus libératrice possible pour la mémoire, l’honneur et l’histoire. Tout ceci est bien évidemment une manipulation et elle ne prospérera pas, nous en faisons un serment sacré à compter de maintenant : Mathieu Mboumba-Nziengui a été destitué en février. Tout ceci n’est qu’une grande manipulation visant à détruire l’espoir d’un renouveau mais cela n’a aucune chance d’aboutir, encore une fois ! Bien au contraire, ceux qui se sont résolus à la trahison des principes par peur ou par vice, paieront devant les hommes et devant les dieux.»
Reçu en audience, lundi 14 septembre courant, par son homologue français, le président Gabonais a brièvement évoqué les sujets qui ont rythmé son échange avec François Hollande.
Ali Bongo répondant aux questions des journalistes, le 14 septembre 2015. © Capture d’écran/Africa 24
C’est un Ali Bongo, le regard dur et l’air tendu qui s’est présenté aux journalistes au terme de son entretien, lundi 14 septembre, avec le président français, François Hollande. Au menu de la discussion entre les deux hommes : la garde à vue de Maixent Accrombessi, l’ouverture du dernier gouvernement gabonais, les élections en Centrafrique et la menace terroriste dans la sous-région d’Afrique centrale. Si le président gabonais a semblé éluder certaines questions, notamment celles liées la tenue d’une conférence nationale ainsi qu’exigée par l’opposition, en plus de la limitation du nombre de mandats présidentiels, il n’a pas manqué de revenir sur le sujet du moment : la formation du dernier gouvernement et sa volonté d’ouverture. Pour Ali Bongo, qui a accusé l’opposition d’avoir démissionné de ses responsabilités en refusant le dialogue inclusif initié par la mise en place du Conseil national de la démocratie (CND), l’entrée de Moukagni Iwangou au gouvernement répondait au projet d’intégrer un membre de l’UPG, parti fondé par Pierre Mamboundou, dans la gestion de l’Etat. «Ce n’est pas un échec», a-t-il déclaré pour seule réponse au refus du président en exercice du Front de l’opposition pour l’alternance.
Sur la question liée à la garde à vue de son directeur de cabinet, survenue en août dernier à Paris, Ali Bongo a soutenu qu’«il n’était pas question pour le Gabon d’entraver le bon déroulement de la justice». D’autant que «si M. Accrombessi avait reçu une convocation en bonne et due forme, il aurait été prêt à venir répondre aux questions (des enquêteurs)». Le président gabonais a dit s’être insurgé contre l’«interpellation particulière» dont a été victime son collaborateur et contre «la politique spectacle» menée par la France dans le cadre de cette affaire. «Nous disons que par la manière dont cette interpellation a été conduite, on a voulu humilier le Gabon, mais sur le dossier en lui-même, nous sommes confiants», a-t-il laissé entendre.
Au sujet de la sécurité en Afrique centrale, notamment face à la menace terroriste qui pèse sur les pays tels que le Tchad et le Cameroun, le président en exercice de la CEEAC s’est montré préoccupé, bien qu’«aujourd’hui la tendance a été renversée (et) Boko Haram enregistre beaucoup de revers». Pourtant, Ali Bongo a exhorté les dirigeants africains à consentir à davantage d’efforts, en vue de mettre un terme au phénomène. Aussi, a-t-il laissé entendre que les élections pourraient être reportées en Centrafrique, à cause de l’insécurité qui y prévaut. «Ce n’est pas un risque plus que ce que nous avons déjà connu, mais disons que c’est un report qui est embêtant et on aurait vraiment aimé passer cette période», a-t-il tenté de justifier.
Outre ces différents sujets, l’échange entre Ali Bongo et François Hollande s’est également axé sur l’élargissement du partenariat économique entre les deux pays et sur la préparation de la COP21, au terme de laquelle les deux chefs d’Etat espèrent parvenir à la signature d’un nouvel accord international sur le climat.
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